Dans le mur

Image sans intérêt particulier prise il y a cinq ans de l'appartement que j'habitais alors au douzième étage (quelle idée !). Vue splendide sur la richesse architecturale de la ville de Grenoble, aggloméré d'immeubles posés ça et là sans aucune espèce de recherche urbanistique, exemple de ce qu'il ne faut pas faire mais que n'a-t-on bâti au cours des dernières décennies qui rendent nos villes plus laides les unes que les autres, les périphéries surtout où s'entasse la frange la plus pauvre de la population. Au-delà, la multiplication des "Sam suffit", pavillons clonés exaltant l'instinct de propriété et multipliant les congestions automobiles. Ils échappent aux tours ghettos mais s'empilent horizontalement dans d'inextricables bouchons à l'heure de rentrer chez eux. Si la campagne française se meurt faute d'infrastructures, les cités, elles, agonisent sous une chape de pollution dont nous ne sommes pas près de voir la fin. Faciliter les transports dans la ville n'empêchent en rien les "rurbains" d'être obligés de s'y rendre pour travailler. C'est toute une conception des déplacements travail-domicile qui est à repenser. Des expériences sont tentées mais ce ne sont que des expériences, limitées car la logique économique en place n'a pas pour finalité d'améliorer la qualité de vie.Un zeste d'écologie ne nuit pas, nous verrons cela lors de la conférence de Paris en Décembre. Tant que le modèle dont nous sommes les tenants sera copié dans les pays moins développés, toute rencontre au sommet ne se terminera que par des voeux pieux. Et pendant ce temps, la course poursuite est engagée pour l'exploitation des gisements de pétrole de l'Océan Arctique, la faiblesse du prix du baril encourage la consommation, plombe les économies productrices, dépendantes de l'or noir, la Chine devient le premier pays importateur d'automobiles et à quel prix. Le réchauffement climatique s'accélère, où que vous alliez, vous faites le même constat, on vous tient le même discours alarmiste sur les dérèglements du temps.

Nous avons une responsabilité écrasante, nous, occidentaux dans cette course folle, la plupart des grandes entreprises exploitant ces richesses font partie des pays riches et les chinois se joignent au festin, s'attaquant à l'Afrique, terre promise mal exploitée, désarmée. Mais que pèse ma parole face aux intérêts financiers à court terme ?

Pas grand chose mais cela fait du bien de l'écrire.