Amnésie collective, arme de destruction massive
Tout le monde s'excite, moi le premier, autour de ces élections, françaises à venir, américaines, avec le résultat que l'on sait. Les affaires concernant les postulants sont sortis ou vont sortir sur le devant de la scène, à savoir qui a piqué dans la caisse, qui est le plus pur, le plus désintéressé, le plus sexy, ou le plus compétent. A l'élection présidentielle, on élit une personne, d'où les excès de langage qui se focalisent facilement, la pipolisation actuelle n'aide pas à l'élévation du débat. Comme je l'ai déjà dit, les programmes restent souvent en retrait. Qui peut se targuer d'avoir lu les différentes propositions ? Chacun pourra éventuellement y faire son marché et trouver de quoi satisfaire sa curiosité, concernant ce qui touche à sa propre existence. Il y a du bon dans chaque programme, c'est possible mais ce n'est pas pour un catalogue que l'on vote. Un candidat se doit de sortir du cadre actuel, d'une réalité forcément mal perçue puisqu'il s'agit de remplacer celui ou celle qui est responsable de cet état de fait. Il ou elle doit promettre des lendemains qui chantent, faire rêver, se projeter dans un ailleurs: un autre monde est possible. Ils vous disent tous ça même s'ils ont participé à ce qu'ils dénoncent aujourd'hui. L'amnésie collective reste la meilleure arme électorale dont disposent les candidats. Comment peut-on croire, par exemple, Mr Fillon ? Ce monsieur a été 5 ans premier ministre et sous sa gouvernance, le chômage a explosé, la dette a crevé les plafonds et les inégalités sont devenus indécentes. A la trappe, personne n'en parle. Mme Le Pen, malgré le grand nettoyage idéologique qu'elle voudrait faire avaler, traîne dans son sillage de sinistres individus, au lourd passé, que l'on retrouvera au moment des législatives en tant que candidats.
Les deux candidats issus du pouvoir actuel, même s'ils s'en dédouanent, ont participé à la situation économique et sociale, c'est assez récent pour que nous nous en souvenions.L'opposition de gauche n'a pas eu de responsabilité depuis un certain temps et ne peut être tenu pour comptable des chiffres d'aujourd'hui, on peut essayer de ce côté. Le discours libéral qui sous-tend les propositions de tous les autres candidats ne remet rien en question et ne fait que pérenniser la précarité, la priorité à l'actionnariat et un fonctionnement social basé sur l'égoïsme fondamental de chaque individu au détriment d'une solidarité plus que nécessaire quand rien ne va. Il y a des choix qui engagent plus que d'autres. A l'heure où les égoïsmes nationaux mettent en péril la paix du monde, nous nous devons de donner un signe fort aux prochaines élections présidentielles.
Faites appel à votre mémoire et à vos livres d'Histoire, la ressemblance avec les années 30 existe et il serait illusoire de s'asseoir aux côtés de messieurs Poutine et Trump sans penser aux accords de Munich de 1938 et sa cohorte de psychopathes narcissiques.