Peter Pan au royaume imaginaire

Réunir 40000 personnes en affrétant des cars et des trains de toute la France ne me paraît pas être de nature à faire peur à la justice, elle rassure celui qui est dans le collimateur de ladite justice. Faire appel à la vindicte populaire contre les juges tient d'une conception pour le moins populiste digne d'une république bananière et rappelle fâcheusement les factions des années 30 des Croix de feu et autres milices d'extrême-droite. A quand une marche vers l'Assemblée Nationale ? Dans cet exercice  il perd le peu de crédibilité nécessaire à la fonction qu'il brigue, il ne peut se retirer que si on lui force la main par, sait-on jamais, d'autres révélations opportunément distillées.

Chaque jour apportant son lot de mensonges et d'omissions, le "Canard Enchaîné" révèle quelques oublis du sieur Macron dans l'établissement de son patrimoine, 2, 3 millions d'euros évaporés. Personne n'y prête attention, l'état de grâce médiatique, le tout sauf Le Pen jouant l'écran de fumée et Fillon jouant le rôle du ripoux, la place est prise.

C'est dit, ce sera Macron-Le Pen au second tour, ne vous déplacez pas au premier tour, c'est joué d'avance.

Les programmes, on s'en fiche, la gauche aussi, inaudible dans ce concert de casseroles. Mélenchon est quasi systématiquement ignoré ou marginalisé, Hamon gentiment rabroué pour sa naïveté ( Valls dixit) et son amateurisme. Circulez, peuple de gauche, vous êtes soit des excités, soit de grands naïfs, laissez les grandes personnes responsables gouverner, l'économie n'est décidément pas faite pour vos cerveaux d'indécrottables romantiques. C'est une sensation que je ressens dès que j'écoute ou lis un média.

La gauche ne serait qu'un pôle nécessaire peuplé d'agitateurs, à l'aise dans le débat idéologique abstrait et conceptuel mais foncièrement incapable de gouverner, incapable de dire non, condition sine qua non d'une bonne gouvernance et signe, comme chacun sait, de maturité. Nous restons de grands enfants incapables de grandir, Peter Pan au royaume imaginaire...

Je ne sais pas pour vous mais moi, rêver d'un monde meilleur est un formidable antidote à la sinistre farce à laquelle nous assistons.