A la mesure de l'univers / Jon Kalman Stefansson / Ed Gallimard
Avis paru dans Babelio
Cela n'aura échappé à personne que l'Islande est une île, difficile d'accès, dont l'activité principale a été et est encore, dans une moindre mesure, la pêche. Ce métier fait la fierté de tout un peuple et crée son identité, le socle de son indépendance. Tout homme dans ce pays a un rapport viscéral avec ce métier, de par ses origines familiales, de par son métier ou par opposition à celui-ci. Soit vous écrivez, soit vous pêchez, ou les deux. La rudesse du climat induit une sincérité dans l'expression des sentiments, nulle possibilité de jouer une comédie, l'énergie nécessaire pour vivre ici est juste suffisante. Une écriture sans fioritures exprime des émotions vite intériorisées ou réprimées, une pérennité s'installe car ici, rien ne change vraiment, la nature commande et rejette tous ceux qui osent la défier. Elle instaure une humilité dès la naissance, on ne joue pas avec elle, elle se joue de vous et peut vous punir de l'avoir oublié. L'écriture est aussi une glorification de cette terre hostile, de ceux qui l'habitent, fiers d'y vivre, ou d'y survivre.
Nul fatalisme, personne ne vous empêche de partir, ni de revenir.
Vous êtes islandais ?
Question saugrenue, ils sont si peu nombreux...