Il fait soleil, enfin ...et les ayatollahs de la nouvelle bien-pensance font plier l'édition.
En attendant la galerie briochine, une promenade grenobloise cet après-midi nous a permis de profiter du soleil, presque chaud, passer de la neige à la chaleur en quelques heures est normal. Mais une balade en ville a un but en général, on va quelque part, au musée, au cinéma, non,cette fois, nous allons à l'hôpital voir un ami qui l'a échappé belle, qui s'en sortira, c'est sûr aujourd'hui, contents vraiment, un type sympa, bon vivant et il le restera, un peu de patience, la convalescence sera longue mais nécessaire. Nous sommes repartis confiant en son avenir. Un café en ville, tranquilles, et retour à l'appartement pour une fin de journée où je vous retrouve.
Autre chose à dire, rapidement: je vends des livres depuis 35 ans et je vois apparaître de plus en plus des ligues de vertu, des brigades de moralité qui viennent nous dire ce qui est bien ou mal pour nos enfants, de ce qu'il faut publier, tenter de nous culpabiliser sur nos relations avec l'autre sexe via des brulots que n'aurait pas renier un Mac Carthy à sa grande époque. Les pétitions sur internet deviennent le refuge d'une soi-disant liberté d'expression directe, outil de manipulation de masse, de reportages tronqués, d'accusations ordurières et disproportionnées qui salissent le travail et trahissent sciemment les propos de professionnels hors de tout contrôle. Le dernier exemple concerne un livre pour pré-ados publié par les Editions Milan intitulé "On a chopé la puberté", ouvrage sur le changement physique des jeunes filles et les conséquences sur leur vie. Le titre à lui seul donne le ton, qui se veut humoristique et décalé sur cette période délicate de la vie des femmes. Il y est question du maquillage, entre autres, apanage du passage à l'âge adulte. Ce n'est pas neuf et ce n'est pas dit comme ça, c'est moi qui le dit. Les Hystériques de la pétition considèrent le sujet comme un "appel au viol" et ni plus ni moins que l'asservissement de la future femme en tant qu'objet sexuel ! C'est quoi ce délire ?
Montrer qu'un phénomène existe ne prédispose en rien à son utilisation, c'est une interprétation grossière et fait preuve d'un mépris certain pour les lectrices potentielles du livre. Les mots sont durs et violents, plus qu'excessifs, déplacés à l'encontre d'éditeurs et d'éditrices qui sont en lien avec des professionnels de l'éducation qui, je le dis, n'ont certes pas de leçons à recevoir ni d'auto-censure à mettre en place.
Le résultat est que ce livre ne sera pas réimprimé, victoire de la démagogie, à qui le tour ?
Illustration "second degré"