Macron chez les bretons...
La suffisance du petit prince lui fait franchir les limites du bon goût, il s'oublie, le type brillant, il se lâche chez le pape avec la complicité du breton de service, ministre des affaires étrangères de son état. C'est terminé, le buzz sur ce sujet, nous sommes passé à autre chose;
Vu ce matin qu'il y avait des manifestations interprofessionnelles organisées par FO et la CGT, échec cuisant de la mobilisation, même que la CGT ne communique plus les chiffres. Nous touchons le fond de la conscience politique et collective. Une société à deux vitesses s'installe tranquillement en France, chacun essayant de s'en tirer le moins mal possible.
Ma condition personnelle de jeune retraité (sic) m'autorise à porter un jugement sur le monde du travail, j'ai le recul nécessaire pour ce faire. Trop content d'en être sorti, par lassitude, inquiet aussi, pour mon pouvoir d'achat, je regarde dans le rétroviseur (pas trop), de plus en plus content d'avoir vécu le travail à cette période et non aujourd'hui, eu égard à mon cursus scolaire et universitaire. Je ne fus pas assez discipliné pour être un premier de la classe consciencieux, donc efficace, je fus dilettante, je m'en sors pas trop mal. De nos jours, je baignerai dans un océan de propositions d'écoles plus sélectives les unes que les autres, bardé de certitudes sur ma valeur marchande et décidé à bouffer tous ceux qui se dresseraient sur mon chemin. Je crains hélas que cela aurait été insuffisant pour m'assurer une place au soleil, je n'ai pas la fibre d'un tueur en série et, quelque soit l'époque, tout ce jeu social me paraît, et me serait apparu comme assez dérisoire. Mal m'en prendrait, à devenir un original, un marginal, voire un irresponsable, quel gâchis !
Je l'ai échappé belle !
Blague à part, la foire d'empoigne de l'accession au travail fait peur. Beaucoup d'appelés, peu d'élus. C'est à un gigantesque Numérus clausus auquel nous assistons et, mise à part les "têtes d'oeuf", les autres courent, longtemps, souvent pour pas grand chose, le tout enveloppé dans le mépris souverain de celui qui a décroché le Graal, le CDI tant convoité, pensant être à l'abri, grand naïf. Ce marathon est la norme, j'entends "normal", et il ne vient plus à l'esprit de quiconque, ou si peu, de contester le bien-fondé de cette sélection naturelle.
Le marché du travail français a ceci de particulier qu'il se doit d'absorber 150000 nouveaux arrivants chaque année, démographie oblige, à la différence de l'Allemagne (tant citée) qui a une balance démographique négative. Ce n'est pas terrible de perdre des habitants mais c'est très bon pour le taux de chômage, et on peut même recevoir plein de migrants, trop contents d'échapper à la misère, avec un emploi à la clé, ça tombe bien, on avait besoin de vous.
En France, non, nous n'avons besoin de personne, trop de jeunes, pas de boulot, alors, recevoir des migrants, des réfugiés, appelez les comme vous voulez, vous n'y pensez pas ! Macron l'a bien compris qui alterne le chaud et le froid, le froid surtout, bien secondé par Collomb, le "sinistre" de l'intérieur, je sais, on ne moque pas le physique, ce n'est pas un argument politique.
Le marché de l'emploi, comme tout le reste, est régit par la loi de l'offre et de la demande, de plus en plus vaguement protégé par des textes , un code du travail qui se vide de sa substance à chaque projet de loi, et le fatalisme social qui s'installe progressivement dans les têtes. Nul doute que la dernière "sortie" de Macron sur les aides sociales qui coûtent trop cher va alimenter les gazettes, supputant d'autres mesures à venir, accroissant, si besoin est, le sentiment d'insécurité de millions de "parasites". Quelqu'un doit s'occuper de sa communication, j'imagine, il faut lui dire que le mépris envers les gens d'en bas n'est pas un postulat de base pour gouverner un pays, que la royauté a vécu, et que ceci commence à se voir...
Image du jour : Pont suspendu au Costa Rica