Extinction des feux
Je me suis éteint ces derniers jours sous l'effet d'une violente tempête crânienne, une de plus. Le monde tourne toujours, dans un état de plus en plus calamiteux, mes interventions chamaniques n'ayant servi à rien, les incantations druidiques de la forêt de Brocéliande n'ont pas produit l'effet escompté sur les esprits de nos gouvernants planétaires,il est trop tard. Encore deux siècles avant l'éradication de de la biomasse de la surface de la Terre. Quand j'entends ma fille me dire que faire des enfants aujourd'hui, ce n'est pas un cadeau à faire à de futurs adultes, je comprends le sens effarant de ses mots. Que faire en effet dans un monde transformé en poêle à frire ?
Je suis allé sur la côte dimanche dernier, belle lumière, j'y retourne demain, à Saint-Malo, là où je vais habiter dans deux mois environ. La hausse tendancielle de mes désirs inassouvis s'accélère au fil des jours passés en rase campagne, dans une maison mortifère d'où je m'échappe régulièrement. Je quitte cette maison le 30 novembre pour ne plus y revenir. Le sort de cette bâtisse est scellé, à vendre au plus offrant et ce qu'il y a dedans avec. Triste perspective mais inéluctable si l'on considère le contexte familial, géographique. Quoi de plus frustrant de posséder une belle demeure, sans un minimum d'infrastructure autour ou sans un minimum de bonne volonté pour la garder en état.
Je lâche l'affaire. Jusqu'au dernier moment, j'ai hésité et puis, il y a eu ce cambriolage, en plein jour. Trop isolée, trop tentante pour des voleurs du dimanche si elle n'est pas "vraiment" habitée, vivante, décourageante pour des malandrins.
Alzheimer plus village mort plus désert affectif donnent une mort à petit feu.
Au secours, je me noie.
Bonsoir