Le dynamiteur d'Henning MANKELL aux Ed du Seuil

Avis paru dans BABELIO

Nous sommes loin du commissaire Wallander. Livre mineur, intéressant historiquement sur l'évolution de la Suède et ce que l'on appellera plus tard l'Etat-providence, là-bas et ici aussi par extension. La conscience politique naît du sentiment d'appartenance à une classe sociale, à la croyance en un monde meilleur et la résolution d'injustices au quotidien. Le poster de la pyramide reste étonnamment d'actualité, les évènements récents en France le montrent. Les pauvres, les riches existaient au début du siècle dernier, toujours dans les années soixante mais pas de la même façon, tout change et rien ne change, seule la perception évolue et, en Suède dans l'après-guerre, les différences sociales s'aplaniront, seul le rêve d'un monde plus juste perdurera dans l'esprit de l'ouvrier dynamiteur, après la social-démocratie, le communisme, puis Budapest en 56, et la désillusion, ensuite, plus rien, la vieillesse, le temps qui passe.
L'important réside dans sa vie privée, réussie, harmonieuse malgré les épreuves, femme, enfants sans lesquels il n'aurait pas surmonté les difficultés inhérentes à son état physique.
Un type bien en quelque sorte, soucieux de la marche du monde, qui ne se perd pas en route, trop content d'avoir survécu, connaissant et appréciant la vie comme un cadeau du ciel, dans une forme de sérénité.

En miroir de cette lecture, je me souviens d'une réflexion que j'avais écrit il y a peu concernant le mouvement des "gilets jaunes" et qui ne fera pas plaisir : La société a des devoirs envers ceux qui la composent et les injustices doivent être corrigées mais il appartient à chacun de ne pas faire "porter le chapeau" à celle-ci de ses propres erreurs personnelles et je sais de quoi je parle, la responsabilité individuelle commence là où s'arrête la responsabilité collective.

Bonne journée.