Dévotion de Patti Smith aux Ed Gallimard
Il y a des personnes qui ne trichent pas, dans la vie, dans leur oeuvre. Patti Smith est de ces gens qu'on aimerait avoir comme amie, pour la conversation, la justesse de sa sensibilité, l'authenticité du verbe employé et la richesse du vécue retranscrit dans ses oeuvres, musicales et littéraires. Une poétesse des temps modernes, croisement entre un Rimbaud plus illuminé que jamais et un Jimi Hendrix inspiré. Les personnages de fiction ont une fonction récréative, une existence propre issue de l'imaginaire sans limites de romanciers sans entraves. Tout est possible a-t-on coutume de dire, la crédibilité n'est pas un critère, la fusion du vivant et du magique est une ligne de conduite, un fil d'Ariane absolu ballotté par les vents tourbillonnants qui soufflent sur les champs d'un esprit libre. L'herbe qui pousse ici n'obéit à aucune loi biologique, elle n'est que le tapis sur lequel roulent les chariots remplis de fantasmes inavouables. Telle est la poésie, éternel exutoire aux carcans de nos conventions proclamées textes sacrés par les emphatiques tenants de l'ordre établi.
L'histoire d'Eugénia, fille surdouée au-delà de ce qui est raisonnable dynamite les codes du patinage, arabesques glacées suspendues en une virevoltante dérive de son corps d'une souplesse elfique. La pesanteur n'est qu'une donnée abstraite, virtuelle et inutile, et de sa vie de jeune fille ne restera que ces exercices de style sans lendemains, salis par des mains d'homme, avide de goûter à ce nectar vierge de toute souillure.
Patti Smith continue sa promenade et nous avec elle.
Merci