Les morts de Bear creek de Keith McCafferty aux Ed Gallmeister
Avis paru dans BABELIO
Je ne pêche pas, ni à la mouche, ni autrement mais je comprends que l'on puisse éprouver un plaisir intense à se mesurer aux ruses multiples du poisson d'eau vive dans les rivières sauvages du Nord-Ouest des Etats-Unis. L'auteur est un fan de ce sport et on s'en aperçoit très vite. le prétexte de la boîte à mouches demande une connaissance pointue du milieu, de l'usage et de l'histoire de cet artisanat, noble passe-temps puisque l'essentiel des prises est relâché après capture. Les morts suspectes sont rares dans le Montana, ce qui laisse à penser que le (ou la) shériff du secteur n'est pas très au fait des us et coutumes en vogue chez les criminels patentés, d'où la nécessité de faire appel à un homme à l'esprit de déduction avéré. C'est la deuxième aventure de notre homme. Je n'ai pas lu le premier. On retrouve ici tous les personnages croisés dans les grands espaces, ceux qui sont nés ici, ceux qui viennent ici pour oublier, ou être oubliés, et les autres que les accidents de la vie ont laissé sur le bord de la route, quelque part, contemplant les paysages grandioses de ces contrées. La sophistication de l'intrigue est bluffante dans un tel endroit, touche au coeur, pose question, sur le sens de la vie à l'heure fatidique. La mise en contexte est déroutante certes, mais correspond à l'idée que l'on se fait du poids de l'existence dans un lieu sauvage où l'être humain a peu de raison de se trouver, excepté chasser ou... être chassé. Je n'en dit pas plus sans dévoiler tout ou partie de la solution, en fonction de la perspicacité du lecteur.
Plaisante lecture, sans plus