Souvenirs de l'avenir de Siri HUSTVEDT aux Ed Actes Sud
Avis paru dans BABELIO
Je n'ai pas terminé la lecture de ce texte. J'en suis d'autant plus navré que j'apprécie l'auteure.
Mais être douée, brillante et reconnue n'autorise pas obligatoirement l'exercice d'auto-célébration vaguement masqué, un peu hypocrite il faut bien le dire. Lire Siri Hustvedt demande toujours une concentration de tous les instants tant les digressions, les niveaux de lecture, flashbacks, dédoublements se multiplient dans le déroulé d'une narration, quelle qu'en soit le thème.
Ici, l'auto-biographie avance sous les traits d'une jeune femme fraîchement débarquée de son Minnesota (le Berry chez nous) à New-York dans les années 70, celui de Taxi Driver, avant le grand lifting des années 90. C'est presque Bécassine arrivant à Paris il y a un siècle. J'exagère à peine, le trait est un peu forcé pour mieux souligner la capacité d'adaptation de cette belle personne se coulant sans trop de difficultés dans le milieu intellectuel new-yorkais. Woody Allen n'est pas loin.
Paul Auster, natif des lieux et compagnon de Siri, n'est pas encore présent. Il a donné récemment une photographie multi-directionnelle de la ville à cette époque, avant, pendant et après, un peu de lui, juste...un peu, s'effaçant derrière la chronique évolutive de la ville qui l'a vu naître.
L'humilité baigne son livre, ce qui manque singulièrement ici.
Lisez si vous voulez, ce n'est pas mauvais mais inutilement compliqué.
Image : Turner au Metropolitan Museum New-York 2018