Jour 27 ou 28, j'ai un doute, de la grande mortification, il est 08h05, nous sommes le 13 Avril 2020

Je pense que c'est le 28ème jour, j'ai zappé une journée en cours de route. Pas grave, c'est la fin de la quatrième semaine.Je ne regarderai pas ce soir le chérubin qui nous sert de guide spirituel en ce moment, zéro crédibilité. J'aurai le compte-rendu par les cireurs de pompe habituels, spécialistes ou pas de la santé, de l'économie, à l'analyse, au ton grave et sentencieux, sur ce qu'il faut retenir : la loi de l'emmerdement maximum va durer.

Hier, j'ai reçu un mail de l'hôtel où je devais séjourner à Chicago début Mai. Ils sont navrés de ce qui se passe, nous le sommes tous, ils ne remboursent pas et me proposent un avoir valable un an. C'est payé, j'ai donc pris une réservation pour les mêmes dates l'année prochaine, je ferai la même chose pour le vol et la location de voiture, un copié-collé en 2021. Pâques fête la Résurrection du Christ, si j'ai bien compris, l'image est belle, tentant d'y croire en ces temps difficiles mais il faut raison garder, Dieu est aux abonnées absents depuis longtemps.

Mortification est le mot du jour : s'imposer une souffrance physique pour s'élever spirituellement. Nous y sommes. Je n'avais pas compris, les croyants eux, ont saisi depuis le début la chance qu'ils avaient avec l'épidémie. S'ils avaient des doutes quant à leur foi chancelante, Dieu leur a envoyé cette épreuve pour asseoir définitivement leur croyance en une entité supérieure. La démarche se tient, c'est structuré comme méthodologie, j'aimerais avoir ce balisage, ces repères conceptuels dans les moments de doute, permanent chez moi. Rien de tel qu'un socle solide, une vérité établie depuis 2000 ans pour vous assurer quand le vent souffle trop fort.

Un autre garde-fou: "Ce qui ne vous tue pas vous rend plus fort", c'est (sous réserve) de Nietzsche, philosophe allemand qui fit les beaux jours du troisième Reich, à son corps défendant. Lui qui brûlait les idoles de toute religion rejoint celles-ci dans la nécessité de la souffrance dans l'accomplissement de soi, de même pour l'effort, nécessaire pour apprécier l'existence. En gros, vous ne connaîtrez jamais le bonheur si vous n'avez pas en regard de purs moments de malheur, par comparaison. Suis-je clair ? Je n'ai pas l'impression.

Aujourd'hui, vous êtes enfermés, ce n'est pas marrant, c'est une forme de malheur (relatif), vous apprécierez d'autant plus la délivrance quand vous serez dé-confinés, heureux.

Mr Macron va jouer à Dieu ce soir, je vous en remets pour deux, trois ou quatre semaines, allez, quatre, vous me direz merci après !

Mortification, chemin de croix et...rédemption, je vois vos yeux se déssiller. Le paradis, ce sera pour plus tard, si vous êtes sage, en sortant du confinement, il faudra travailler plus.

Bonne journée

Bises virtuelles

Image : Place Saint-Pierre, Rome, Jour de Noël 2007