05h47, nuit noire sur la ville

Quand je regarde le parking en bas de chez moi à cette heure-ci, je ne vois rien qu'une tache noire.

Quand je regarde la rue derrière chez moi, même tonalité, j'entends des noctambules rentrer chez eux, il fait très sombre, vraiment opaque. J'avais lu que l'allumage des becs de gaz dans les rues de Londres et de Paris au cours du 19ème siècle avait contribué à une baisse spectaculaire des agressions dans les deux cités, véritables coupe-gorges, tout comme les chemins de nos campagnes riantes et bucoliques qui, la nuit tombée, devenaient des nids pour les errants de toutes sortes. Je dis ça juste pour rabattre le caquet de celles et ceux qui pensent que c'était mieux et plus sûr avant, avant quoi ? Devinez ... A population égale, nous serions à feu et à sang, tout comme la sécurité sur les routes, etc... Se promener à l'époque était un exercice vraiment périlleux, aujourd'hui, c'est un plaisir relatif, gâché par les règlementations de toutes sortes, les péages ( qui existaient !), une dictature sanitaire qui nous guette, plébiscitée par une population qui en redemande. C'est le même feeling sécuritaire, pour notre bien, que ne ferait-on pas ? Puisqu'elles et ils en redemandent, les têtes d'oeuf des cabinets ministériels turbinent à plein régime, les préfets, cheffaillons de province, font régner l'ordre. J'ai lu un entrefilet sur le département du Tarn, où la préfète lève le doigt en menaçant vertement une population indisciplinée, à quand la fessée sur la place publique ? Ridicule à défaut d'être efficace, pour info, le dernier décès lié au virus dans ce département remonte au ... 9 Juin.

Je reviens à la noirceur de mon environnement urbain à cette heure matinale, il est 06h07, noirceur qui s'est estompée, la lumière revient à six heures. L'économie d'énergie réalisée n'occasionnera pas, je l'espère, une montée de l'insécurité aux heures où l'honnête citoyen dort du sommeil du juste. Aux heures sombres, seules les âmes égarées rodent sur l'asphalte, ou les SDF, c'est pareil mais qui s'en soucie ? Il y a un certain temps que je ne rentre pas tard chez moi mais j'imagine habiter dans une rue non éclairée, je gare mon auto à cent mètres de mon domicile, le reste, je le fais avec la lampe de poche : pas rassurant, quelle que soit la ville ou le village. Je l'ai fait à la campagne, à Laurenan, lampadaires éteints, la lueur des étoiles m'a guidé pour rentrer dans le parc, sinistre à cette heure, et j'ai allumé la torche du portable pour trouver la serrure. Pas vraiment fun. Je ne ferai pas de Green bashing, certains le font très bien, j'espère que les édiles écologistes vont apprendre rapidement les codes de communication sans avoir l'impression de trahir leurs convictions et ... tenir compte de la vie d'aujourd'hui, persuadés qu'ils sont de vivre dans leur monde rêvé de demain, une légère schizophrénie à corriger d'urgence. J'imagine la ville de Lyon sans autre éclairage que celui des grands axes, j'en connais qui vont s'amuser...

Pas de mauvais esprit.

Je voulais parler du dernier livre lu, transférer mon avis du site BABELIO, mais celui-ci fonctionne mal ce matin, j'en parle plus tard.

Il est 06h26.

Bonne journée

Bises

Image : Saint-Malo / 2019