Suzuran d'Aki SHIMAZAKI aux ED Léméac / Actes Sud

Avis paru dans BABELIO

Je lis régulièrement des histoires écrites par cette auteure. Histoires courtes mettant en scène peu de personnages, dans le Japon contemporain. Nous partageons ainsi le cadre, les préoccupations et les moeurs d'un peuple que nous connaissons peu, pays lointain, aux codes de conduite très éloignés des nôtres. Ici, deux soeurs, fort différentes, sont confrontées aux rapports que l'on peut entretenir avec les hommes. Je ne veux pas déflorer le sujet mais les deux soeurs, si elles s'entendent bien, n'en sont pas moins totalement opposées dans leurs contacts avec la gent masculine. L'une est délurée, l'autre pas, ce qui n'empêchera pas un chassé-croisé assez malicieux, du moins le croyons nous, tournant au cruel pour se terminer...(chut).
L'auteure propose dans son oeuvre une série de cycles de 3 à cinq courts romans, avec un thème commun dans chacun des cycles. La délicatesse des portraits s'accompagne d'une peinture de métiers spécifiquement japonais, ici, l'Ikebana ou art du bouquet liè à celui de la poterie, alliance symbolique séculaire censée apporter l'équilibre à celle ou celui qui le pratique ainsi qu'à l'heureux possesseur d'une oeuvre reconnue d'un(e) grand(e) maître(sse).
Les écrits ainsi élaborés sont autant de promenades sereines et légères, instructives et plaisantes avec toujours ce grand respect des êtres que l'on retrouve chez la plupart des écrivains du pays du soleil levant.
Lisez celui-là, ou un autre, c'est un vrai bonheur de lecture

Image : Jardin botanique Brisbane / Australie / 2019