Déserts / Australie / Il est 07h41, nous sommes le 28 Avril 2021
Dernier voyage en date, l'Australie est un grand désert sur les deux-tiers de son territoire. Ce n'est pas très photogénique un désert, des cailloux, du sable, rouge dans ce pays, interminables étendues traversées par un ruban asphalté en ligne droite. C'est une sensation étrange que celle ressentie lors d'une pause-pipi, le regard porte loin, l'horizon est une ligne de séparation entre deux couleurs, le rouge de la terre et le bleu du ciel. A 360°, le plat pays, il n'y a aucune accroche pour un repère quelconque, vertigineuse vacuité et solitude intense. Aucune appréhension, être seul peut être une posture, ici, en ville, vous pouvez rompre cette solitude, là-bas, c'est une réalité palpable, vous pouvez crier si cela vous soulage, personne ne viendra vous dire de vous taire, ni s'enquérir de votre santé mentale. Il n'y a PERSONNE, pas même un être vivant, quelques reptiles à l'abri du soleil, un bovin égaré ou un kangourou, conversation limitée, vous en conviendrez.
En réalité, c'est un milieu inhospitalier dans lequel vivent des populations, les Aborigènes, sur ces territoires depuis 60000 ans, en symbiose avec ce que nous percevons comme un lieu hostile, qui ne l'est que pour celles et ceux qui sont en conflit avec lui. Ne faire qu'un avec la nature permet d'en partager les bénéfiques bienfaits, encore faut-il la respecter en tant qu'entité vivante.
A lire "Le chant des pistes" de Bruce CHATWIN aux Ed Grasset qui relate un voyage initiatique d'un anglais dans les années 80, partage avec les aborigènes de leur culture, de leur mode de vie, l'humilité à ré-apprendre en tant qu'occidental, ouvrage nécessaire dans un périple comme celui-ci.
Seul dans le désert, sur une route bitumée, n'a rien d'une expédition. Un véhicule en bon état suffit, la curiosité seule motive ma présence dans cet environnement hostile.
Bonne journée
Bises