Il est 08h03, nous sommes le 31 Août 2021

Hier en fin de journée, j'ai eu deux coups de téléphone de personnes que j'apprécie, pour des raisons très différentes. Le point commun de ces deux échanges est la non-évocation de la pandémie. Dans nos vies respectives de gens vaccinés, celles et ceux qui se déplacent, travaillent, se distraient, les joies et désagréments de l'existence reprennent leur place, tout ce qui forge notre destin, trace un chemin envers et contre tout. Je le dis pour celles et ceux qui doutent : vous êtes en vie, en pleine possession de vos moyens, un travail vous attend, il y a quelque part un être aimé qui pense à vous, connu...ou non.

Je ne suis pas Mère Thérésa et nous ne sommes pas à Calcutta.

Aimes-toi...

La traversée de l'épidémie n'est pas terminée. Je constate le volontarisme gouvernemental, la croissance est revenue (sic), il faut embaucher et ...payer mieux. Réponse du MEDEF : oui, il faut voir, du côté des charges sociales, trop élevées, de l'intéressement ou tout autre forme, à étudier...

Non, non, rien a changé ...

Le monde d'après ressemble furieusement au monde d'avant : Les patrons, possédants et actionnaires qui protègent leurs acquis, d'un côté et de l'autre, les gens qui bossent, ceux qui cherchent du travail, l'armée des travailleurs précaires, CDD divers, salaires indignes. J'entends que les entreprises manquent de main d'oeuvre, 150000 postes non pourvus, restauration, santé entre autres. Emplois mal payés, horaires de fous sont le lot quotidien de ces milieux professionnels. J'entends aussi qu'il faut valoriser ces milieux, les rendre plus "attractifs", dixit le ministre de l'économie.

Attractif en effet : un emploi stable, un salaire décent et un autre regard des autres, de leurs patrons notamment seraient un plus. Si c'est de cela dont parle le ministre, je suis preneur mais j'ai comme un doute: ce monsieur a donné son avis au patronat, ses amis libéraux, mais n'ayez crainte, la machine économique repart, je signale au passage que l'année 2020 a battu des records de distribution de dividendes pour les entreprises du CAC40.

Je vois comme un décalage entre la réalité perçue et la réalité vécue. La mauvaise humeur française se traduit par des manifestations contre un pass sanitaire liberticide avec lequel on a accolé un discours anti-système fourre-tout, inventaire à la Prévert de tout ce qui fâche...

Avec une opposition comme ça, les libéraux peuvent sourire : c'est bon, ils mélangent tout, tu peux y aller Manu, on continue.

Eh, les gens, on se réveille, la parenthèse va se réouvrir, les syndicats (ça existe encore) négocient, on se demande quoi...

Mais bon, montrer un QR code pour manger un steak-frites, c'est une atteinte à ma liberté...

Tu as raison, coco...

Il était bon le steak ?

Tu es végétarien ?

Pardon...

Moi, je suis un bipède omnivore.

Je continue mon diaporama débuté hier, quelques images d'un pays qui, entre parenthèses, vaccine à tour de bras. Nous sommes au Kerala.

Bonne journée

Bises