Il est 09h09, nous sommes le 25 Août 2021

Un vieux monsieur est mort hier dans un hôpital de Londres, tranquillement, ce monsieur s'appelait Charlie Watts. Le rock est un courant musical qui tue rapidement ou garde éternellement jeune. Le batteur des Rolling Stones tenait les baguettes du groupe depuis 1963, j'étais un gamin et le groupe anglais était bien loin de mon cadre de vie et de ses valeurs. Quelques décennies plus tard, je me passe de temps à autre un vinyl racheté récemment, je me souviens d'Angie, mon premier slow (comme on disait en 73) avec ma petite amie du moment, de Jumping jack flash, rythme dément, de Gimme shelter, envoûtant cri de détresse et que dire de Satisfaction (I can't get no), si révélateur de l'époque. J'ai vieilli avec ces morceaux emblématiques joués et rejoués en concert dans un barnum géant sans cesse renouvelé. Vu en concert à Lyon en 2007, ce ne sera plus jamais comme avant, le batteur impassible au sourire énigmatique équilibrait la folie de ses compères. Show must go on, chantait Freddy... Pas sûr que ce soit une bonne idée, il faut savoir tirer sa révérence.

A part ça, hier fut une journée désagréable, mauvaise idée qui accoucha d'une insomnie rare.

Excellent film, L'arnaque, vu en dvd, avec les grands Redford et Newman, du cinéma stylé et sans violence inutile, une histoire racontée avec un début, un milieu, une fin et une musique ...

Pas de commentaire sur l'actualité autre, je ne réagirai plus à chaud sur les malheurs du monde. Depuis plus de cinquante ans, je regarde les images et je lis les papiers de journalistes branchés sur le flux continu des luttes de pouvoir. Mes premières images furent la guerre du Biafra, effroyable guerre civile dans une province du Nigéria, qui donna naissance à l'aide humanitaire, la guerre du Vietnam, incompréhensibles bombardements américains sur des civils vietnamiens, on connait la suite et depuis, le Liban, l'ex-Yougoslavie, le 11 Septembre, la bande de Gaza, le Yémen, la Syrie, la Somalie, etc... et les attentats divers en Europe. Mes voyages ont donné un visage à ces informations, les femmes, les enfants et les hommes sont tous les mêmes, une tête, deux bras et deux jambes, ils pleurent et sourient comme nous, ils ont faim et font l'amour comme nous, elles et ils en ont le droit, une majorité de la population mondiale vit dans l'angoisse du lendemain alors que la planète a de quoi nourrir et protéger ses habitants, les égoïsmes nationaux prennent le dessus, à chaque conflit, le même processus. Je rentre chez moi, sur la terre de France et je vois que l'on râle, une fois de plus, pour des peccadilles. Allez voir et soyez touché par le regard d'un enfant indien, pieds nus dans la boue d'une ruelle de Bénarès, du sourire instantané dès qu'il vous voit et revenez me dire que votre liberté est bafouée en France aujourd'hui, avec votre estomac plein, un toit sur la tête et des habits pas chers sur les épaules, fabriqués par ces mêmes gamins.

Et je m'emballe de nouveau...

Cinquante ans de spectacle du monde qui se déchire et quelques dizaines de voyages plus tard ne me permettent pas de juger, juste, peut-être d'établir une hiérarchie dans le malheur des êtres.

Goodbye Charlie, see you soon

Bonne journée

Bises