Il est 09h29, nouS sommes le 29 Août 2021
De nouveau seul dans l'appartement, le fiston est parti. Un été à Saint-Brieuc est plus agréable qu'à Grenoble, croyez-en mon expérience, ici, on respire même si l'ennui guette de temps à autre, il ne dure jamais vraiment, la mer non loin nous livre ses secrets d'immuabilité et son horizon changeant. L'été touche à sa fin, moins de monde sur la plage hier, une interdiction de baignade a réfréné les ardeurs aquatiques. Il semblerait que quelques bactéries colléiformes aient élu domicile sur le littoral briochin. Comme d'habitude, il n'y a aucune explication, plus simple de manier le principe de précaution, celui-ci allié au principe d'infantilisation a fait ses preuves. Les masques réapparaissent dans les rues, retour un an en arrière, je me promène, sans masque, je constate quelques locaux supplémentaires vides depuis mon arrivée il y a un an jour pour jour. Je résume : des êtres masqués et vaccinés arpentent les rues d'une ville qui se vide de ses commerces, le seul point positif reste le marché du samedi, sous le soleil, merci à lui.
J'exagère comme toujours.
En remontant la rue de Gouédic, mon cabas sous le bras, je regardais le trottoir d'en face, celui de droite direction sortie de ville et remarquais la succession d'anciennes façades de commerces de proximité. Je n'avais pas prêté attention jusqu'à ce jour à cette particularité. En effet, ces devantures ont été ravalées, repeintes et transformées, je le suppose, en habitations. J'ai compté environ une bonne douzaine de ces anciens lieux de vie et d'échanges, de ce côté-là. Le trottoir de gauche sur lequel je me déplace compte quelques façades aveugles entrecoupées de commerces survivants.
La chanteuse Yelle, originaire d'ici, se produit régulièrement aux USA. Elle a comparé sa ville natale à un petit "Detroit", du nom de la ville américaine, connue pour ses friches commerciales et industrielles. Comparaison funeste, non dénuée de fondements, aux commerces vides s'ajoutent quelques bâtiments administratifs vides et sans affectation. J'arrête là ce parallèle qui m'a été rapporté par mon fils. Ceci dit, la ville américaine reprend des couleurs, la réactivité US n'est jamais loin, ici, la lénifiante torpeur des autorisations administratives aura sans doute raison des bonnes volontés créatrices que l'on rencontre deci-delà.
Une année briochine s'est écoulée.
Je pourrais dire un siècle.
Bonne journée
Bises
P.S / Images de la ville et de ses alentours