Chapelles en Morbihan et autres ...Il est 08h16, nous sommes le 17 Septembre 2021

Un chat noir surgit dans la nuit, invisible. Ces yeux brillent, inquiétants reflets d'Abel accusateur regardant son frère dans la tombe, Cain recroquevillé, mourant d'une culpabilité sans rédemption possible.

La conscience, poème de Victor Hugo, et son vers terminal : L'oeil était dans la tombe et regardait Cain. Ce vers est terrifiant. Il ne semble pas effleurer la conscience de bon nombre de responsables qui s'érigent en guides suprêmes. S'occuper de la vie d'autrui m'a toujours sembler être une tâche au dessus de mes forces. L'éthique nécessaire à cette fonction est hors de ma portée. Qui suis-je pour ouvrir la route, montrer le chemin ? Sans y mettre une portée biblique, un sens moral irréprochable est une évidence, avant toute autre considération, l'abnégation, et accessoirement une compétence technique. Au vu du nombre de personnes requise pour composer les nombreuses assemblées élues de nos démocraties, nous sommes moins regardant sur l'éthique, plus concernés par les compétences techniques. C'est toute autre chose hélas qui apparaît : l'ambition, la soif de reconnaissance, la notoriété, vitrines flattant l'égo, bien loin d'une quelconque droiture, la souplesse d'échine étant par ailleurs requise, les courbettes et autres compromissions nécessitent en effet des aptitudes de gymnaste.

J'ai contemplé deux yeux dans la nuit.

Nul cauchemar n'apparut, je m'endormis, le chat trouvant refuge près de mes jambes allongées, où je le retrouvai ce matin.

L'actualité politique reste marquée par la primaire écologiste, l'élection du premier secrétaire du PS et les multiples déclarations à droite, le début de la campagne de Mr Zemmour, celle de Mr Montebourg, etc... Et à la fin, c'est Macron qui gagne. L'élection présidentielle coïncidera avec la fin de la pandémie en France, la fin de mesures coercitives l'accompagnant. Le ressenti et l'émotionnel gouvernent le passage dans l'isoloir, à défaut d'analyse. A défaut d'un bilan quelconque, il pourra, Mr le président, se dédouaner assez facilement après deux années de crise sanitaire. Il sera difficile de donner une lecture objective de ce quinquennat, on peut donc s'attendre à une surenchère de vieilles recettes, à droite, baisse des dépenses publiques, à gauche, un plan Marshall pour les banlieues et chez les écologistes, un abandon progressif du nucléaire, etc... Simplisme outrancier ? Pas vraiment. Les mêmes appareils, le même personnel politique ne peuvent que proposer les mêmes recettes, sachant, comme je l'ai déjà dit, que la plupart d'entre eux ne remette pas en cause les fondamentaux d'une économie inégalitaire et écocide. Les élections à l'échelle nationale ont ceci de pathétique aujourd'hui qu'elles n'ont pas une réelle influence sur les grands enjeux de société. Nous devons voter pour préserver de très anciens acquis sociaux, de limiter la casse du droit du travail et de protéger les plus faibles.

Jusqu'à quand cela sera-t-il possible ?

Le dernier homme dans la tombe pourra-t-il regarder l'oeil qui le fixe ?

Bonne journée

Bises