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02 Dec

Mon maître et mon vainqueur de François-Henri DESERABLE aux Ed Gallimard

Publié par gilles cochet  - Catégories :  #LIVRES

Avis paru dans BABELIO

 

Je ne sais quoi penser de ce livre un peu "inutile", dirais-je. La parisianisme m'agace de plus en plus, de la vie de ces gens qui s'encanaillent parce qu'ils s'ennuient tout en étant follement privilégiés. Passer cet anti-parisianisme primaire, le plaisir existe dans la lecture de ce roman précieux, bourré de citations. Verlaine, Rimbaud et Baudelaire sont de la partie et nous amusent au gré de citations, jeu du chat et la souris dans le bureau d'un juge lettré, entre celui-ci et le meilleur ami de celui que l'on juge. Une folle histoire d'adultère est le fil d'Ariane d'une intrigue dont on attend le dénouement avec impatience, ne sachant comment peut bien se terminer ce tiraillement -le mot est faible- d'une femme splendide et douée de toutes les qualités entre deux hommes. La passion mène le monde au delà du raisonnable, le monde n'aime pas, celui du réel, pas celui de l'amour, du sexe qui lui, ne peut être raisonnable. Un univers d'absolu ne tolère aucune entrave, la folie des sens trouve dans la poésie un support idéal, un prolongement qui séduit les beaux esprits disposant de jolis corps, prêts à s'en servir. La possession n'est pas le moindre des soucis, l'exclusivité en est une des composantes et ne souffre d'aucune exception.
Mais la morale reste sauve, mariage et justice, l'amant sera puni et le mari outrageusement jaloux récompensé de son inflexible et impitoyable fermeté. Les enfants ne seront pas privés de leur mère ou de leur père, présence alternative, sacrifiés sur l'autel du stupre et la fornication.
Les poètes les plus subversifs accouchent du diptyque Travail-famille, valeurs assez peu portées sur la fantaisie inhérente à la poésie.
Tout ça pour ça, serions nous tentés de dire.
Je le dis, la chute est comme le livre, un poil convenu. Les apparences sont sauves mais n'est-ce pas l'essentiel.
Convoquer Verlaine et Rimbaud pour un tel résultat relève quasiment du mauvais goût.
Bref, à lire ( vite fait) entre deux stations.

Image : Musée RODIN

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