Prévoir / il est 07h57, le 27 Janvier 2022

Ce matin, quelques images de Cuba. Elles datent de 2011. Nous n'irons pas au Pérou. D'autres lieux, comme Madagascar, le Vietnam ou la Namibie me sont passés à côté, pour d'autres raisons. Je suis déçu pour la personne qui devait m'accompagner puisque c'est à cause de moi que nous ne pouvons y aller, j'ai été contaminé juste avant de bénéficier de mon troisième rappel, ce qui n'est pas reconnu là-bas quand on a passé 50 ans. J'avais un rendez-vous, je m'y suis tenu, le 21, contamination le 18, trop bête. Désolé, d'autant plus que je n'ai pas eu une vie follement débridée, en ce mois de janvier.

Mais je me sens malgré tout coupable, c'est fou comme on n'arrive pas à se libérer de ce sentiment... Si ceci, si cela, je n'aurais pas, etc, etc...

Je connais, je ne suis pas le seul mais il faut faire avec. Il y aura toujours des gens pour remuer le couteau dans la plaie, plus ou moins volontairement. Pas de ça dans ce cas-là, mais c'est monnaie courante. De manière générale, dans les médias, le mot "responsable" apparaît presque de suite, ensuite "coupable", puis comme une dérobade, "responsable mais non coupable", ce qui est encore pire, la suspicion est dans le fruit, le fruit du pêché, pourrait-on dire.

Le principe de précaution, omniprésent aujourd'hui ne vise pas autre chose que d'éviter cette "présomption de responsabilité", très en amont, la plupart des textes de lois visent à éviter toute mise en accusation "potentielle", d'anticiper tout problème.

" Gouverner, c'est prévoir"

Tout est dit.

Laisser vivre et s'exprimer aussi.

" Les fossoyeurs" livre-enquête sur les EPHAD en France. sort cette semaine. Gros scandale en perspective.

Rien de neuf sur la manière dont on traite nos anciens. Une entreprise privée est dans le collimateur. Nous sommes au courant. Nulle culpabilité, ni responsabilité, l'omerta est un mot employé en Italie, silence prudent sur les activités mafieuses. Le parallèle peut-être fait. Une différence : je crois savoir que là-bas, on respecte les anciens.

Il en est question dans le dernier livre de Houellebecq.

J'ai 65 ans. Je ne suis pas à la porte de ces établissements, je vais voir ma mère qui s'y trouve, bien traitée dans un lieu bien tenu, n'appartenant pas à l'entreprise privée du livre mentionné ci-dessus.

Comment peut-on ?

La question est souvent posée quand on découvre la cupidité de l'homme s'exerçant dans des domaines que l'on pensait "sacré".

Faire du fric sur la détresse humaine est sans doute ce qu'il y a de plus abject. J'ai à l'esprit bien d'autres comportements comme ce monsieur, ancien photographe, mort sur un trottoir parisien, 84 ans, devant lesquelles sont passées des dizaines de personnes, après un malaise, de 21h30 à 5h30 du matin, avant que quelqu''un ne se penche sur lui et appelle le SAMU, mais il était trop tard.

Bref, je m'inquiète un peu pour ma mère mais bon, elle est solide, j'aime à le croire. Quand ma grand mère, sa maman, est décédée à l'âge de cent ans, j'étais très triste et ma mère, me voyant ainsi, me dit :

"Tu sais, mémé, elle n'était pas immortelle".

Non, mais on aimerait bien.

Bonne journée

Bises