Nantes / Il est 10h14 le 6 Février 2022

La pop-culture est une expression un peu fourre-tout. Chez les sociologues, les limites que l'on fixe à la culture populaire sont par nature fluctuantes en fonction de l'appréciation portée sur les composantes de celle-ci. Ayant travaillé dans le monde de l'édition à une place inconfortable, celle qui consiste à éprouver la qualité d'un contenu éditorial face à des professionnels convaincus de leur supériorité culturelle, de par leur position. Le positionnement de l'éditeur "grand public" que je représentais pouvait être dans certains cas un repoussoir, l'a priori sur la culture de masse forcément de bas étage justifiant un refus de dialogue. L'intelligence qui prévalait en règle générale me permit de survivre à ces quelques comportements suffisants, l'expérience construisit un blindage, voire une indifférence sarcastique. Je note en tant que client régulier des librairies de ma région une évolution positive. L'accessibilité des libraires me semble plus grande qu'auparavant. La sortie du monde professionnel a modifié mon approche et j'en suis fort aise.

Pour en revenir à la pop culture, j'en suis, avec quelques incursions dans celle qui ne l'est pas. Passer de Batman à Stefansson ne me provoque pas de convulsion ni ne génère en moi la moindre contracture musculaire. Il y aurait beaucoup à dire sur ce qui s'est passé en France depuis 40 ans dans le monde de la culture, sur les grandes manifestations générées par la gauche au pouvoir, sur la démocratisation annoncée de pans entiers de notre savoir jusque là réservé à une élite sociale. Paradoxalement, la dichotomie s'est installée de manière insidieuse, là où on l'attendait le moins. Elle a permis aux curieux de sortir de leur tanière, à d' autres de "consommer" culturel, cf le nombre de lecteurs de Télérama, et au plus grand nombre de s'adonner au plaisir de l'addiction aux multiples canaux véhiculant cette pop culture. La gauche ayant permis cette explosion regarde avec condescendance ce penchant déplorable, se coupe de celles et ceux qu'elle pensait pouvoir sortir de leur ignorance et se retrouve isolée sociologiquement. Les codes de langage s'en trouvent brouillées, la communication ne se fait plus entre la grande masse et ceux qui parlaient en leur nom.

Rien de plus à ajouter pour aujourd'hui.

Les retours de lecture se font petit à petit. La patience et l'humilité sont de sortie.

Bonne journée

Bises