Le fantôme de la côte en ce 9 Avril 2022 à 07h39
L'expression "les sans-dents" vous vous souvenez ? Mr Hollande et sa malheureuse expression révélait au grand jour le peu de cas qu'il faisait du monde d'en dessous. Je l'ai entendu hier, n'y ai pas prêté attention sur le moment, elle a refait surface dans mon esprit et sur mes gencives aussi. Je connais plusieurs personnes qui ont eu de sérieux problèmes de ce côté, avec les soucis de remplacement dus au coût fort élevé des prothèses. L'hygiène y est aussi pour quelque chose, l'alimentation, le tabac, l'alcool, toutes ces dérives sont souvent liées à des problématiques sociales, chômage, précarité, et mépris d'autrui. La boucle est bouclée. L'expression était censée être drôle, je peux vous dire que la réalité qu'elle recoupe ne l'est pas, juste un mot en passant sur le sujet.
Une gare dans le Donbass, deux missiles tombent : 60 morts dont plusieurs enfants. Des bombes à fragmentation sont utilisées contre des gens qui prenaient le train pour fuir une zone de combats, missiles russes, c'est marqué dessus. Celui qui appuie sur le bouton sait où la mort va frapper. Pourquoi le fait-il . Peut-on demander à ces semeurs de mort anonymes quelle est leur motivation ? Taper sur Poutine soulage les consciences à peu de frais. Je peux envisager de considérer certains êtres humains comme étant sortis de leur condition d'êtres pensants, de les considérer au même niveau que des microbes malfaisants ou des bactéries tueuses et d'éliminer cette vermine. L'odeur de la poudre, du métal des armes chauffé à blanc rend les hommes fous, ivres d'animalité. Le cerveau reptilien, base de notre condition de mammifère, gouverne. Devons-nous pour autant les préserver ? L'instinct de tuer, c'en est un, peut-il se réveiller ? L'on a eu chacun à un moment de notre vie, cette pulsion (que l'on ne me dise pas le contraire), l'envie de broyer quelqu'un, je ne l'ai pas fait, sauf si dans une guerre, l'opportunité m'en avait été donnée. A des soldats appelés revenant du front de n'importe quel conflit, il est demandé ? As-tu tué des gens ? Qu'est-ce que ça fait ? L'homme en face ne peut répondre, il n'est plus le même. S'il tue de nouveau, il sera jeté en prison, ou éliminé. Certains ne s'en remettent jamais, sont rejetés par la société qui les glorifiait, glissent vers la marginalité et peuvent de nouveau...tuer.
Ceux qui ont lancé ces missiles sont peut-être des gens comme vous et moi, ils n'ont pas d'ennemis avérés, et vous, que feriez-vous ?
En attendant la guerre, nous attendons les élections et les pauvres chéri(e)s qui ne savent pas s'ils vont aller voter, je leur conseille de revoir quelques films de Costa-Gavras entre autres, ou d'aller se promener en Egypte, en Hongrie, en Syrie ou ailleurs et de poser des questions aux gens sur leur quotidien.
J'ai rêvé cette nuit que j'étais retourné au travail. J'étais en réunion, j'avais repris du service, j'écoutais le programme éditorial, j'entrevoyais des anciens collègues dont je n'ai aucune nouvelle, qui semblaient gênés de me voir. Ca tombe bien, en vrai, elles et ils ne me voient plus. Je ne les vois et entends que dans les rêves, qu'ils se rassurent, je ne vais pas leur chatouiller la plante des pieds dans leur sommeil, vous savez, les fantômes qui secouent les chaînes sous les draps blancs, flottant au dessus du sol.
Bonne journée du fantôme de la côte
Bises
En images, 2006 près de Grenoble et une exposition en Juillet 2018 au Musée d'art contemporain de Lyon