Suffisance le 17 Mai 2022
Changement de plage, je suis allé sur la grande hier après-midi. Une météo capricieuse a eu raison de mes résolutions : pas de baignade aujourd'hui. Un café en terrasse clôt une après-midi d'anniversaire. Merci à toutes celles et à tous ceux qui ont pensé à moi ou vu le rappel facebookien de la date fatidique d'une année de plus, ou de moins, selon que l'on regarde derrière ou devant soi, merci à vous, cela fait chaud au coeur. " La vie devant soi " est le titre d'un ouvrage écrit par Simone Signoret en son temps. C'est une actrice puis, ce fut un personnage emblématique d'une période d'auto-critique, expression qui semble bien loin de l'état d'esprit d'aujourd'hui.
L'auto-suffisance est une autre expression qui ne signifie pas vraiment ce que l'assemblage de mots laisse entendre. La suffisance, l'on sait ce que c'est. Auto, repli sur soi et suffisance, fatuité, regard porté sur soi, avec complaisance, vanité, prétention, pas orgueil, trop élevé même si néfaste. J'écris un langage syncopé ce matin.
Quelques ami(e)s manquent à l'appel de la commémoration. Je l'ai remarqué par le rappel mémoriel du réseau social, d'autres n'étaient pas là, ils sont là maintenant.
Le piège se referme, la fichue reconnaissance que l'on recherche toutes et tous, peu ou prou, est un miroir pour votre serviteur, depuis toujours. Tout petit, le premier de la classe n'était pas fanfaron, j'étais content, la normalité, c'était devant.
Le regard que l'on cherche va orienter vos talents, qu'ils soient réels ou portés par la flatterie, d'un père, d'un professeur ou plus tard, des filles qui vous regardent, vous, timide adolescent à la forfanterie surjouée.
Epater les filles , pauvre idiot, elles te l'ont rendu un peu vain, ce bavardage impénitent, le sourire de ces demoiselles en disait long et toi, tu ne voyais rien. Tu ne vois toujours rien, tu n'as rien vu, jamais et les insistances gênantes de dames solitaires te font miroiter des conversations enrichissantes, vite réduites à de confondantes banalités d'usage. Trop tard, mon garçon, il est un peu tard pour se dépêtrer de la suffisance dont je parlais plus haut.
Elle avait raison, rappelles-toi, la première, ce qu'elle avait dit, après une rebuffade :
" Tu n'es qu'un prétentieux bouffi d'orgueil", avait-elle dit avant de claquer la porte.
Bon, à 17 ans, je haussais les épaules.
A 66 ans, je ne suis pas loin de faire de même en évoquant cet égo fort encombrant. L'heure est à l'humilité, voire à la contrition.
" Qu'as-tu fait de tes talents ? " . C'est dans la Bible paraît-il.
Je me demande.
Allez, encore quelques années seront nécessaires pour atteindre la sagesse.
Bonne journée.
Bises