Washington, Indian American Museum le 4 Juillet 2022, il est 07h05

Aujourd'hui, les textes présentés ici relatent en partie le processus de spoliation des terres indiennes par la colonisation tout au long des 18 et 19ème siècle. La logique est toujours la même, l'implacable avancée des colons blancs venus d'Europe se heurte violemment aux occupants ancestraux de ces terres. Le droit suit et ne précède pas, que ce soit dans le domaine du quotidien, le cinéma nous a imprimé les poncifs de la loi du plus fort, du potentat local qui possède les terres, usant du seul argument sur un territoire de non-droit, à savoir la loi des armes. L'état fédéral entérinera ces pratiques en les habillant de négociations avec les peuples concernées, processus de rétrocession de terres vierges, en attendant que celles-ci deviennent elles-mêmes sujet à conflits. Le processus est connu des indiens eux-mêmes, penser qu'ils sont dupes est méprisable. La dignité est la seule attitude à adopter, quand le combat a montré ses limites. J'ai mis en images quelques exemples d'ethnies déplacées avec les différentes étapes et le contenu de plusieurs traités, la compréhension différenciée des protagonistes. La forme de ces accords respecte dans un premier temps l'existence des peuples, elle est très rapidement battue en brèche par la poussée de la colonisation vers l'Ouest. Certaines tribus se verront repoussées de la Côte Atlantique jusqu'au centre du pays. Le mode de vie basé sur l'osmose avec la Nature sera nié, tourné en ridicule, selon la classique poussée civilisationnelle, le sabre, le goupillon et le chemin de fer.

De nombreux livres, films ou documentaires ont éclairé l'histoire de la quasi-éradication des multiples peuples indiens. Le changement de modèle d'approche est apparu fort tard dans la représentation de l'indien, notamment au cinéma, dans les années 70. "Little big man", "Jeremiah Johnson", "Danse avec les loups" ont marqué les esprits. Il n'en reste pas moins que le terme génocide, souvent employé, n'est pas excessif pour qualifier ce qui c'est passé ici.

Ce musée est remarquable dans la démarche double qui l'habite ainsi que dans le décryptage du mode de vie séculaire, en lien avec la nature, respect et humilité face à elle, à opposer à la brutalité aveugle du colonisateur blanc poussé par l'accaparement des territoires.

A voir si vous passez par Washington.

Demain, dernier volet de mon voyage outre-Atlantique avec la "National Gallery".

Bonne journée

Bises