Washington - National Gallery / Il est 07h18 le 5 Juillet 2022
Le Capitole est quasiment inaccessible en ce 27 Juin 2022. Les barrières enserrent le siège du pouvoir législatif américain à deux cent mètres au moins du bâtiment. Depuis les délires de Trump, la peur du coup d'état aurait-elle frappé les esprits à ce point ? Frappé de cécité, c'est certain, le danger n'est pas là, il est à quelques centaines de mètres, chez les ultra-conservateurs de la Cour Suprême, les six fossiles frappent au coeur de la vie sociale, de la vie tout court. Trump a réussi son coup d'état, non pas là où il y a de dérisoires barrières, non, devant celles-ci, là où je me promène en toute liberté, à gauche de la Bibliothèque du Congrés. En ce lundi 27 Juin, j'entends une manifestation au moment où je me heurte aux portes closes de ladite bibliothèque, fermée le lundi. Je ne fais pas le lien de suite mais ces femmes qui brandissent des pancartes semblent hélas bien dérisoires face au pouvoir d'un autre âge qui siège de l'autre côté de la First street. Douze états ont d'ores et déjà franchi le pas. Des voix s'élèvent aux USA pour réclamer une réforme constitutionnelle, d'autres mettent en place une procédure d'impeachment contre deux juges, pour parjures. Il y a peu de chances que cela aboutisse. Le pays profond est divisé, comme chez nous, pas pour les mêmes raisons. Les "bas du front" qui opèrent chez nous sont rentrés au Parlement, en douce, sans trop savoir comment, tout étonnés d'y être. C'est le premier parti, hors pouvoir, représentatif d'une sensibilité qui s'affiche sans honte. Aucune loi ne sera votée du type de ce que nous voyons outre-Atlantique, non mais... Le ver est dans le fruit. Trouver normaux des propos racistes et xénophobes normalement punis par la loi, c'est une règle non écrite qui fait son chemin. Elle a fait son entrée dans la représentation nationale.
Je reviens à Washington où ces femmes crient leur colère et leur désarroi et je signale en passant qu'en Italie, il devient de plus en plus difficile pour une femme d'obtenir une IVG, faute de praticiens, une clause de conscience étant brandie de plus en plus souvent. Nous n'en sommes pas là en France. La tendance générale est au reflux des libertés sous prétexte de correction des excès libertaires des années 70. Je l'ai lu dans la presse bien de chez nous. L'inconscient collectif pratique le tri sélectif de ce qui le rassure dans une époque anxiogène où les les fondamentaux s'érodent. Le repli vers de vieilles valeurs traditionnelles est un phénomène réel.
En images aujourd'hui, de vieilles connaissances déjà aperçues plus au Nord m'accompagnent dans la dernière visite de ma quinzaine américaine.
La National Gallery est un musée des beaux-arts classique, peinture occidentale, européenne et américaine. Les chefs d'oeuvre sont légion ici aussi.
Je ne sais quand sera le prochain voyage. Moins de musées, je le pense, plus de vie quotidienne, la rue est porteuse de messages.
Demain, nous retrouvons l'estran breton et ses couleurs, ses miroirs céruléens et autres jeux de formes et de lumières.
Bonne journée
Bises