Aujourd'hui encore ! / Il est tôt en ce 7 Février 2023

Serge Reggiani "La java des bombes atomiques" de Boris Vian | Archive INA

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Pas de papier hier n'a tué personne, la Terre continue de tourner et j'ai beau refaire le monde chaque jour, je ne vois rien qui change. Nous sommes des millions à repeindre le ciel en bleu et les prairies en vert, à réinventer des lendemains qui chantent face aux absurdités ambiantes. Je suis content de savoir que les ouvriers de Ferrari vont toucher une prime qui leur permettra de rêver aux véhicules qu'ils fabriquent à défaut de pouvoir se les acheter. Je peux goûter au verre à moitié plein, ou me dessécher devant le verre à moitié vide mais les chiffres sont têtus. Je n'envie pas les riches, avant, il y avait les nobles, ensuite les bourgeois paternalistes, les 200 familles qui faisaient bosser les gamins dans les mines, et puis il y a ceux d'aujourd'hui. Je ne parle pas de ceux qui achètent des Ferrari ou des Aston Martin, non, ceux dont on parle peu, ceux qui gouvernent et qui roulent anonymement ou se font conduire, être au volant (j'en sais quelque chose) est rigoureusement sans intérêt. Je suis rentré hier, 1000 kms en une journée et demi, je vous assure, c'est assommant.

Je m'égare.

La réforme des retraites, puisque le "débat" bat son plein, occupe beaucoup de gens. J'ai déjà écrit que le problème est comptable, non humain, pour celles et ceux qui porte cette réforme. Les mêmes vous vendaient le "quoiqu'il en coûte", 200 milliards d'euros, sans que cela ne gêne grand monde à Bercy, au contraire, mettant en avant la solidarité nationale, la France ne laisse pas tomber celles et ceux qui la construisent au quotidien, y compris (dans les discours) les "petites gens essentielles" dont on découvrait alors l'existence. Il était nécessaire de garder le pays en état de marche, nous avons des créanciers à rembourser, des intérêts à payer, sur une durée dont on ne connaît pas trop l'échéance finale. 200 milliards de plus ou de moins...

La France emprunte sur les marchés financiers, établissements que vous ne connaissez pas, à des taux très bas, voire négatifs (c'est fini), c'est eux qui permettent à notre pays, comme aux autres, de continuer à vivre. L'âge de la retraite a augmenté dans tous les pays occidentaux, chez nous, ça ne passe pas, il faut néanmoins une réforme qui permet à notre pays de rester dans la norme, maintenir la population au travail, instiller une dose quasi obligatoire de capitalisation, pour défendre (quelle ironie !) le juste système de la répartition. La retraite par capitalisation est tenue par les mêmes établissements financiers qui gèrent des actifs dont vous n'avez pas idée du montant. Ces monstres transnationaux ont plus de pouvoir que Mme Borne. Mr Laurence Fink, que vous ne connaissez pas, est le patron de Blackrock, fonds financier basé à New-York, dont les actifs représentent les PIB additionnés de la France, l'Allemagne et le Royaume-Uni. Ils sont plusieurs comme ça, lui, c'est le plus important. Ces gens ont leurs entrées au FMI, donnent le LA pour ce qui est des prêts, de la solvabilité et des calculs qui vont avec et envoient des mémos, sous forme d'articles dans la presse financière, de "réflexions anodines" sur le mode de gouvernance de tel ou tel pays, avec les bons élèves , et les moins bons.

Je vous rassure, si la réforme des retraites était, par le plus pur des hasards, retoquée, ces établissements continueraient de financer la dette française qui n'est pas, et de loin, la plus conséquente des pays développés. Japon, USA, Italie nous dépassent largement.

Notre gouvernance politique est débitrice, en termes de rapports de force, de ces établissements.

L'exemple le plus criant a été la Grèce, saignée par le FMI, après une gabegie financière inspirée par Goldmann Sachs, établissement conseil du gouvernement libéral du moment. La logique a été la même, moins d'état, coupe sombre des budgets sociaux, et optimisation fiscale pour les plus aisés. Nous n'en sommes pas là et l'Apocalypse prédite pour notre système de retraite n'est qu'un chiffon rouge qui, semble-t-il, ne plus peur à qui que ce soit.

Renseignez-vous sur les chiffres annoncés, ou ceux passés sous silence. Ils sont, soit faux, soit mal interprétés.

Dernière chose, je n'ai aucune vocation à être complotiste, à imaginer des méchants assis autour d'une table décidant du sort de la planète, c'est plus subtil que ça. Toutefois, comme ces messieurs-dames sont du genre arrogants et intouchables, ils se réunissent en Suisse, une fois l'an, à Davos, station huppée. Le symbole est grossier, jetez un oeil sur l’aréopage ...

Bises et gros bisous

Bonne journée

Chanson résumant le problème avec solution à l'appui.

P.S / Un coucou au passage suite à un message sur ce blog, à Line et Jean-Pascal. Les voyages se poursuivent, merci pour ces bons moments.