Amalgame insultant
L'amnésie collective est adoubé par le président de la république. La trahison est actée. Ce monsieur oublie par qui il a été élu, ce qui le regarde, et jette aux orties quelques décennies d'histoire, ce qui nous regarde car c'est la nôtre, celle de ceux qui se sont battus pour que ce pays garde une certaine dignité face à la barbarie nazie. Le Parti communiste des années 70 a permis à la gauche d'être élue en 1981, date emblématique s'il en est. Il y eût des ministres communistes au gouvernement et nous n'avons pas vu les chars russes aux portes de Paris. Ce monsieur a fait la carrière que l'on sait dans les couloirs de ce pouvoir et les tracts de l'époque ne semblaient pas le gêner. Mais ça, c'était avant. La décrépitude idéologique du parti au pouvoir, à la recherche d'une pseudo modernité autorise tous les amalgames. Le socialisme est mort, l'Etat est l'ennemi, non la finance, le discours ressemble à s'y méprendre aux articles de la presse anglo-saxonne bien pensante. Il n'y a pas d'autre système viable que le capitalisme, il faut juste l'aménager par des artifices techniques. Bienvenue dans le monde de la technostructure, avec plans de carrières, pantouflages en tous genres et renvois d'ascenseur, nous sommes effectivement très loin de la distribution de tracts à la sortie des usines. Monsieur le président, les préoccupations du peuple sont souvent très prosaïques, il y a des gens qui s'en sont préoccupés et ne pas faire de différences entre un populisme outrancier, démagogique et un engagement sincère et profond relève d'une méconnaissance de l'humanisme de gauche, dont vous vous réclamiez il y a peu.