En ce temps-là, j'étais dans mon adolescence/ Il est 07h59 le 27 Mars 2022
Heure d'été, à la bonne heure !
Aucun changement à attendre de cette journée si ce n'est que les soirées seront plus longues à l'Ouest. J'épluche la liste des maisons d'édition, papier ou fichier. L'édition croule sous les manuscrits, les délais de réponse (quand il y en a) sont de trois mois environ. Certaines vous précisent de ne pas attendre, on se demande à quoi elles servent. Je suis sûr que beaucoup de gens compétents seraient prêts à lire des textes rien que pour le plaisir et donner un avis judicieux.
Vu un spectacle de lecture musicale hier après-midi, textes sur Kerouac de Xavier Grall, Le Transsibérien de Cendrars et texte du déclamant Denis Flageul sur un vécu personnel et une belle amitié, hommage à un disparu. Ce fut un excellent moment de poésie qui nous plongeât dans un monde disparu, l'évocation poétique n'est pas trop présente sur les plateaux télé, ni sur les chaînes de youtubeurs.
Avant, visite à Binic, aux Escales, salon du livre vagabond, selon l'appellation. Le livre devient de plus en voyageur, il l'est par nature dès lors qu'il vous permet un pas de côté, dans un monde parallèle, voyage dans l'imaginaire ou dans l'analyse, recul indispensable dans une actualité difficile. Entre parenthèses, elle l'est toujours, la distance aux souffrances ne nous exonère pas d'une solidarité de tous les instants. La compassion est variable en fonction de la couleur de peau. Il y a eu des tris à la frontière polonaise. Je n'en rajoute pas, il suffit de regarder la tête des fonctionnaires préfectoraux traitant les dossiers de réfugiés pour connaître les faiblesses coupables et inconscientes de nos contemporains. Il y a aussi des racistes en Ukraine et des gens bien en Russie. Le manichéisme est omniprésent, plus simple, plus facile à appréhender, plus rapide à traiter dans les médias. Vous avez les gentils d'un côté, les méchants de l'autre. On sait depuis "Little big man" que tous les indiens n'étaient pas des guerriers assoiffés de sang. "Danse avec les loups" nous a montré que le continent américain n'était pas vide d'habitants.
Dans le même ordre d'idées, le choix du vocabulaire sur les limites à ne pas dépasser par Poutine relève d'un exercice sémantique hasardeux, pas de "ligne rouge" cette fois. Nous n'avons jamais été aussi proche d'un conflit dévastateur depuis la crise des missiles en 1961 à Cuba. Le rationnel n'a rien à voir avec la guerre. Nous sommes sur le terrain de l'animalité.
Je pensais à tout cela lors de l'inauguration de ce salon du livre, concours de bonnes paroles rassurantes et compassionnelles, nécessaire solidarité par les mots dont il fut rappelé avec justesse, je me répète, qu'ils n'ont pas de couleur.
Bon Dimanche
Bises
Images / 2012