Un âne dans le brouillard / Il est 8h34 le 11 juin 2024
Un âne dans le brouillard symbolise assez bien le peuple de France cette semaine. C'est gentil un âne, têtu mais si on lui donne une carotte, il avance.
Le premier ministre a disparu. C'est ce que je lis sur la première page du Monde de ce matin.
Jordan Bardella n'a pas fait d'études supérieures et n'a jamais travaillé en entreprise, juste un homme d'appareil. Pour celles et ceux qui pensent qu'il faut un peu d'expérience, qui éructent contre les fainéants profiteurs du système, en voilà un qui sait s'y prendre. C'est vous qui voyez.
Hier soir, il y a eu un accord à gauche. La question est de savoir combien de temps ça va durer... Ils ont trois semaines pour rester calme, pour ne pas distiller de petites phrases dévastatrices.
Je regarde une émission sur ARTE hier en fin de journée avec pour thème l'élection et la dissolution. Le sort de la gauche est réglé en deux images, une de R.Glucksmann s'étonnant de la dissolution et une autre de JL Mélenchon disant le contraire, avec un extrait, hors contexte de sa réaction face à ladite dissolution.
Circulez, la gauche n'existe pas.
Le traitement des médias généralistes sera pire encore, même si aucun cadeau n'est fait au sieur Macron. Les spécialistes sont désarçonnés, cherchent le calcul politique là où il faudrait essayer de comprendre le pourquoi de ce vote. Seule Natacha POLONY, directrice de Marianne, semble réaliser qu'elle n'aurait jamais dû venir là, essayant de recentrer le débat sur ces causes de ce vote, et non sur les magouilles cyniques d'un président aux abois.
Décidément, le traitement à chaud de l'info est révélateur d'une forme d'impossibilité organique de prendre un minimum de recul face aux évènements. Les conversations que l'on peut avoir aboutissent à des haussements d'épaules ou à des manifs contre le RN, contre quoi au juste ?
Les gens ont voté, ce n'est pas un coup d'état, nous ne sommes pas au Chili en 1973, je pense qu'il y aurait moins de monde.
Je ne suis pas content, je défile contre celles et ceux qui ne votent pas comme il faut. Montrer qu'on existe quand on est minoritaire est stérile et pathétique ou alors, prenez les armes (c'est une image). Un entre soi que la gauche pratique depuis plusieurs décennies déjà, il y a longtemps que le peuple, celui qui va chez LIDL est plus préoccupé par le prix des pâtes que par le dernier prix Goncourt.
Les grandes villes, avec les CSP +, votent encore à gauche, les petites villes et les villages votent RN.
Et forcément, les pauvres sont plus nombreux que les riches.
Ce n'est pas si simple, bien sûr, mais c'est une des multiples causes de ce désastre collectif.
Bonne journée
Bises
La bande-son a un je ne sais quoi de joyeux, histoire d'évacuer le blues.
Les images n'ont pas de sens particulier, je pioche dans mes archives.