SANOFI

Sanofi aujourd'hui, demain ce sera une autre firme, peu importe. Ce monsieur a été recruté, disons acheté par cette entreprise en remplacement du patron précédent. C'est courant, les cabinets de chasseurs de têtes oeuvrent en coulisse pour le recrutement des cadres dirigeants et c'est mondial. C'est très choquant pour le commun des mortels et les critères d'évaluation, si nous les connaissions, nous étonneraient sûrement. Simultanément, j'apprends qu'une usine du groupe est en grève depuis 4 semaines pour obtenir une augmentation de salaire, quelque chose comme 100 euros par mois. Blocage. Les réactions des syndicalistes m'ont semblé un peu désabusées. Il est vrai qu'à ce niveau de cynisme, quand on est dans la lutte pour des revendications salariales, on est en droit de se demander si on se trouve sur la même planète. Les réactions gouvernementales ont été sur le plan sémantique assez remarquables: un peu de décence, c'est ce qui a été demandé. Les chiens aboient (pas trop fort) mais que voulez-vous, c'est légal, nous n'y pouvons rien. Ce monsieur peut toucher ses 4 millions d'Euros, dans quelques jours, plus personne n'en parlera. Dans le même reportage (vu à la tété), nous apprenons qu'une des cadres dirigeantes d'Apple a touché plus de 40 millions de dollars d'actions, sous-entendu, ne vous plaignez pas.

Et pendant de temps, Mr Macron, jeune homme bien sous tous rapports, nous explique qu'il faut que la France avance, casse les privilèges, et nous rédige une loi fourre-tout, pivot du quinquennat de François Hollande.

Si cette loi est un pivot du quinquennat, je ne m'étonne plus que celui-ci chancelle, avec un tel support. On amuse la galerie faute de mieux, ces gens-là n'ont manifestement pas beaucoup de pouvoir et ce ne sont pas les coups de menton de Mr Valls qui lui en donneront. Il serait plus honnête de ne pas communiquer sur les "cadeaux de bienvenue" et autres "retraites chapeaux". Vous n'avez aucune prise, messieurs, sur l'accroissement scandaleux des inégalités, dites-le et arrêtez de prier pour un retour de la croissance qui, nous le savons, bénéficiera en premier aux grands patrons car, cela sera dit, c'est grâce à eux que l'économie repartira car ils auront su recréer la confiance qui nous manque tant.