Je sors mon PAF (pas un gros mot)

Quand j'entends le mot "intellectuel", je sors mon PAF (paysage audiovisuel français). Une fois dégainé, le PAF tire tous azimuts et dézingue tout ce qui ressemble de près ou de loin à un intello, lunettes rondes, cartable en vieux cuir, professeur Nimbus ou Tournesol, au choix. Une fois nettoyé, notre PAF peut accueillir les gens autorisés, ceux qui parlent, qui expriment l'opinion des milieux qui s'autorisent tous seuls à dire ce que vous devez entendre. Ne cherchez pas, vous ne faites pas partie desdits milieux sinon vous ne seriez pas là à perdre votre temps à lire la prose de quelqu'un qui s'autorise tout seul à penser ce qu'il veut. Je ne suis pas classé dans la catégorie intellectuel, de gauche ou de droite, du milieu, des extrêmes, je ne suis nulle part, enfin, pas dans les catégories précédemment citées, juste un mec, comme d'autres, qui regarde le monde et qui essaie de comprendre pourquoi on parle en son nom. Blague à part, vous n'en avez pas un peu marre de vous entendre dire ce qu'il faut penser, lire, regarder, de se comporter comme ci plutôt que comme ça, d'avoir des lois pour le moindre fait et geste de la vie quotidienne, ce pays pense à tout, ses élites auto-proclamées légifèrent sur tout, ce sont les intellectuels d'aujourd'hui, bardés de diplômes (ah les diplômes !). Les lois Macron, du nom du p'ti jeune qui monte, fourre-tout législatif,c'est un inventaire à la Prévert, qui saupoudrent tous les secteurs d'activités et, tiens, comme c'est bizarre, ce jeune homme a trouvé la solution pour faire baisser le chômage : ne pas tenir compte des diplômes, utiliser les compétences réelles et il prend comme exemple les auto-entrepreneurs. Il veut institutionnaliser les petits boulots, bien utiles, comme chacun sait, quand on a un robinet qui fuit ou une ampoule à changer. Ben voyons ! Faire d'un travail d'appoint l'alpha et l'oméga du monde du travail, encore un effort et il va nous réinventer l'esclavage, vas-y, c'est gratuit . Entre nous, il ne manque d'air, lui, le premier de la classe,vanter les mérites des autodidactes. Je me suis égaré, je voulais vous parler des intellectuels. La mort d'André Glucksmann nous rappelle un temps fort éloigné où l'engagement était concomitant à l'intellectualité, une nécessité éthique impliquant que le discours était indissociable des actes qui le mettent en pratique. A l'époque, les médias lui donnaient la parole, aujourd'hui, il serait inaudible. Les idées existent mais ceux qui les professent se retrouvent sur France-Culture ou dans les rayons Sciences humaines de librairies parisiennes. Messieurs, sortez de vos cénacles, allez respirer l'air de la rue ou faites comme Pierre Bourdieu, fréquentez les pauvres, vous verrez, ç'est très enrichissant.

J'illustre ce propos par un excellent souvenir personnel, les protagonistes présents sur l'image ne me contrediront pas.