A voté

Je jette un oeil sur les titres de la presse 2.0, la Tribune,Les Echos, Le Figaro, aïe, ça fait mal de voir des titres pareils sur la présence de Fillon au second tour selon le "big data". La grossièreté de la ficelle disqualifie ceux que l'on qualifie de journalistes. J'espère pour eux qu'ils seront récompensés en cas de victoire de leur champion.

En résumé :

20% Mélenchon

20% Fillon

20% Macron

20% Le Pen

10% Hamon

et le reste pour les autres.

C'est terrible vu comme ça mais seule la victoire est belle. C'est une démocratie compensatrice. Tous les cinq ans, le système permet à certaines personnes de s'exprimer, histoire de faire baisser la pression d'en bas, de donner l'illusion de la liberté de parole à ceux que l'on n'entend jamais. Elles et ils ne sont pas dangereux, leurs mots n'expriment qu'un ressenti vite passé à la moulinette médiatique, comme autant d'originaux, qui disent des choses justes mais qui de toutes façons ne pourront jamais les mettre en pratique alors...quel intérêt de voter pour ces gens-là ? Ne voteront pour eux que les purs et durs, marginaux de tous poils pour lesquels le vote "utile" n'existe pas. Le 24 avril, ils retourneront dans l'anonymat. Les deux qualifiés pour le second tour représentent en général moins de la moitié des votants, vous imaginez (ou ressentez) la frustration de tous les autres. Ils voteront (ou pas) par défaut au deuxième tour. Que restera-t-il de leur vote exprimé au premier tour ? Une statistique, quelques vagues promesses de prise en compte des idées exposées, vite éjectées par la nécessité du rassemblement d'intérêts contradictoires. Faire consensus est le leitmotiv d'une élection réussie. Toute idée originale ou utopique est de facto condamnée à l'oubli, rassurer, dire ce que le bon peuple veut entendre oblige à des contorsions programmatiques aboutissant à un statu quo dans l'exercice du pouvoir ainsi conquis.

Marché de dupes, tel pourrait être le titre de ce papier mais non, j'ai voté ce matin, je voterai (peut-être) dans deux semaines, les contorsions programmatiques n'ayant jamais été ma tasse de thé.