Vues d'ici / Il est 07h03, nous sommes le 9 Novembre 2021

Quelques promenades au grand air évitent une morosité intérieure. L'intériorité d'un appartement anonyme comme le mien se prête assez bien aux errances stériles.

Un débat télévisé a eu lieu hier soir (je n'ai pas regardé) chez les gens de la droite classique. D'après les comptes-rendus, mesurés, le ton était courtois, loin du pugilat de la précédente édition. Dans ma perception, aucun intérêt. Je me pose souvent la question de savoir ce qui motive un individu qui a, ou a eu une carrière politique bien remplie, de solliciter un mandat de plus, en sachant pertinemment qu'elle ou il n'a aucune chance d'y parvenir. Quatre débats sont prévus. Je serais curieux de connaître l'audience du premier et du dernier, on peut sourire ou faire la grimace.

J'ai retrouvé une photo où l'on peut lire, je traduis, que si les élections changeaient les choses, elles auraient été déclarées illégales...

Je me dis ça aussi mais je vote malgré tout. L'illusion d'un pouvoir est un pouvoir, celui qui fait bouger les foules, l'idée d'une maîtrise de son destin au sein d'une collectivité.

J'ai un président de la république pour lequel je n'ai pas voté, ni au premier, ni au deuxième tour. J'appartiens à une communauté, la France, dirigé par un individu lambda, élu aujourd'hui, et demain sans doute, dont l'Histoire ne retiendra pas grand chose, si ce n'est son âge lors de sa première élection. La pandémie lui donnera une visibilité "en creux", il était aux commandes au moment de la plus grande épidémie planétaire. Le reste de ses faits et gestes ne sera qu'une suite de postures médiatiques dans l'air du temps, ni pire, ni meilleur que ses prédécesseurs. En évoquant l'évidence, je m'aperçois que cela n'a pas eu d'incidence sur ma vie personnelle. J'ai travaillé toutes ces années dans un milieu professionnel choisi, avec des hauts et des bas, voyant passer cinq élections présidentielles. Si je réfléchis plus avant, une mesure m'a touché directement, le prolongement de la durée du travail, en 2008, mon départ à la retraite étant repoussé de deux ans. Je peux mentionner la loi Lang de 1981 sur le prix unique du livre, qui m'a permis d'exercer le métier de commercial dans l'édition. Le réseau de librairies s'est maintenu, voire s'est étoffé, permettant aux maisons d'édition de garder les équipes de représentants, au gré des fusions de sociétés, sur lesquelles l'action politique n'a que peu de poids.

 L'idée que je me fais de la démocratie est d'une grande naïveté, un romantisme, un idéalisme, une poésie liée à mon éducation.

Voter permet d'asseoir les changements provoqués par d'autres moyens, les accélérations de l'Histoire n'ont rien de démocratique, elles sont nécessaires, elles sont brutales en général, ensuite vient le temps de l'apaisement dans la société civile, la paix, l'endormissement par différents moyens, distractions, consommation, sport spectacle et le travail, occupation principale moralement incontournable sans lequel vous n'existez pas.

Ceci ne me concerne plus, j'ai fait ma part, je m'occupe en attendant...

Les images sont celles prises depuis le début du mois. Nous retournerons en Australie demain, ou un autre jour.

Bonne journée

Bises