Images d'hier / Il est 08h00, nous sommes le 27 Décembre 2021

Pas d'humeur particulière aujourd'hui, si ce n'est un mauvais rêve cette nuit, ce qui m'arrive rarement, mettant en avant un ami de longue date, perdu de vue depuis quelque temps, à cause des réseaux sociaux, suite de malentendus idiots, messages réducteurs montés en épingle et rejet manichéen, discussion close. L'on retrouve des relations sur le Net, il arrive que certains s'y perdent. Rien ne remplace les vrais contacts. Porte ouverte enfoncée, dans la pièce d'à côté, il n'y a rien d'autre que des images et des mots. Hier, nous parlions des sites de rencontres, utilisés, je l'apprends, par les gens de tous âges, aussi et surtout celles et ceux en âge de faire des rencontres "en vrai". Les statistiques seraient édifiantes, le succès est tel que la segmentation se fait de plus en plus pointu, milieu social, âge, mensurations, goûts sexuels, etc... et j'en passe. A l'heure de la pandémie, rajoutons "vaccinés ou pas", ça existe ! nous nous disions que l'influence de ce type de rencontres pouvait être désastreuse dans l'avenir. Les rapports humains, sécurisés de la sorte, enlevaient toute spontanéité, toute découverte, et tuait dans l'oeuf ce qui fait le sel de la vie : l'émotion. Je me rassure en regardant autour de moi, le rire, la joie de retrouvailles entre gens qui s'aiment, les maladresses aussi, les regards échangés n'ont rien à voir avec un algorithme quelconque, la part d'incertitude et de créativité construit notre relation aux autres.

L'expérience apprend qu'il est inutile de forcer le destin. Les chemins de vie prennent des directions différentes, ils peuvent se croiser, ou non. La technologie permet, en tapant sur votre clavier d'ordinateur, de retrouver un nom, image d'un temps disparu, la rencontre avec le temps qui a passé sur les visages peut être un moment de fugitives évocations, et, le moment venu, les regards qui se croisent se remplissent d'interrogations. La fenêtre du souvenir se referme, seul compte la réalité, l'entêtante horloge biologique a rempli son office.

J'ai vécu et cru en ces parenthèses, douce nostalgie que la mémoire enjolive de mille vertus.

J'ai expérimenté et refermé la porte ouverte sur un couloir sans fin, comme dans un hôtel, multiples chambres d'écho, c'est votre voix qui résonne : Il y a quelqu'un ? Personne d'autre que vous-même et l'image de vos yeux emplis de larmes.

A la recherche du temps perdu est le titre de l'oeuvre, monumentale, de Marcel Proust, ce n'est rien d'autre.

Je n'ai pas lu Proust.

Les images ci-dessus ont bénéficié d'une lumière changeante, le temps d'une promenade sur la plage, douceur océanique, brise légère, et paroles échangées.

Bonne journée

Bises