Le vent souffle / Il est 7h42 le 15 Novembre 2022

La légèreté ne se décrète pas, elle flotte ou...pas. Le vent de ce matin s'accompagne d'averses bienvenues. L'actualité égrène les soubresauts boursiers des firmes numériques. La toute puissance, que nous entretenons, a brouillé l'esprit de ces petits génies autoproclamés. La Roche Tarpéienne est proche du Capitole, la punition de celui qui a trop aimé précipiterait-il ces arrogants plus puissants que les états souverains. L'état, concept fourre-tout sur lequel il est bon de taper, n'a pas de visage, il a des formes très diverses, d'une aide alimentaire, d'une pension, d'un hôpital, d'un train qui arrive à l'heure ou du courrier dans la boîte aux lettres. Rassurante présence, l'invisibilité devient criante quand elle ne se manifeste plus. Musk rachète une entreprise, il licencie ma moitié de ces employés d'un mail.

Facebook perd 70% de sa capitalisation boursière, et hop, 12000 personnes à la trappe, idem pour Amazon qui vire pour la première fois 8000 employés, une paille eu égard au Million et demi de salariés de l'entreprise. C'est la loi des moguls dont les enfants sont élevés sans écrans, pas fous au point d'abrutir leur progéniture avec l'outil de leur richesse. C'est une anecdote qui en dit long sur la schizophrénie de notre monde.

La coupe du monde de football en est une illustration parfaite. Les milliers de victimes mis en avant pour appeler au "boycott" (où et comment?) viennent de pays dans lesquels beaucoup de bonnes âmes ne mettront jamais les pieds. Cela fait des décennies, bien avant l'attribution de l'épreuve sportive, que l'Asie fournit la main d’œuvre aux pétromonarchies du Golfe, du même ordre que notre économie française n'aurait pu décoller sans les ressortissants de nos anciennes colonies, envoyant au bled la moitié (voire plus) de leurs économies, permettant à la famille rester au pays de vivre décemment. Il en est de même aujourd'hui au Népal, aux Philippines, Bangla Desh et autre Sri Lanka. Ce n'est pas une justification, c'est un constat économique. Regarder ou pas le football dans le salon d'un pavillon de banlieue ne changera en rien le sort de la famille népalaise qui attend le mandat postal à Kathmandou ou Pokhara. 25% du PIB vient des expatriés, éteindre sa  télévision à Bourges, Lyon ou Saint-Brieuc n'empêchera pas les flux financiers indispensables à la vie de ces gens. Si vous avez des solutions plus concrètes, dites toujours. Le Qatar continue de faire des affaires avec l'Europe de l'Ouest, en dehors de toute considération footballistique. Notre bien-être matériel d'aujourd'hui dépend en grande partie de l'accumulation des richesses d'antan, nous permettant de prendre l'avance technologique dont nous disposons aujourd'hui. Aucune culpabilité à avoir, vous n'y êtes pour rien mais la plupart des biens matériels que vous utilisez chaque jour est fabriqué ailleurs, souvent dans des conditions iniques.

Voyez-vous, l'indignation sélective liée au foot me paraît à moi, un tantinet dérisoire, voire indécente. Regardez les étiquettes sur les habits, le made in.... Si vous y lisez le nom d'un pays européen, vous n'êtes pas concerné, vous avez l'argent qui vous permet une indignation de bonne tenue, sinon, taisez-vous.

Bonne journée

Bises

Images d'ailleurs