Récap 2022 / 3 / Il est 9h04 le 12 décembre 2022

Mars-Avril de cette année en des lieux connus de presque toutes et tous.

L'actualité reste en retrait.

Ci-dessous un extrait de la fiction en cours.

Bonne lecture

Jane Campbell reprend ses notes. Les œuvres à message ne sont pas sa tasse de thé mais force est de constater le sérieux de la Française, équilibrée, aux racines clairement établies, mentalement sans dérives malsaines. Une fragilité émotive peut-être ?

• Vous êtes satisfaite de l’artiste en vue du moment ? demande Jean d’un ton neutre à Jane Campbell.
• Que je sois contente ou pas importe peu. Votre amie n’est pas banale. Elle a un parcours très maîtrisé, un peu grâce à vous répond-elle.

Irina sourit en peaufinant son petit village.

• Jean est un type bien. Quand je l’ai rencontré, qu’il m’a proposé de l’argent, je lui ai demandé si c’était pour coucher avec moi. Il m’a dit que ça ne l’intéressait pas, qu’il voulait aider quelqu’un à réussir, qu’il aimait ma peinture. Simple et rare.
• Je voulais vous demander si vous aviez quelqu’un dans votre vie, une liaison sentimentale, en dehors de l’épisode Madleen Cox. Pas de potin, juste pour situer le rôle de monsieur ici présent.

Jane Campbell a le regard insistant.

• Non, personne n’occupe mon cœur, pour parler comme un magazine féminin. Jean a une amie. Vous m’avez affranchi sur Madleen. Rien en vue…
• Une protection ?
• Après Madleen, j’ai d’autres priorités, de quoi m’occuper. C’est une bulle. L’affect restera à la porte pour l’instant.

Jean Charbonneau passe de l’une à l’autre, le regard amusé.

• Jean, tu veux dire quelque chose ?
• Tu vas susciter des convoitises, tu t’en doutes. Je suis là, pour l’instant. Quand je vais partir, prend un garde du corps, un type qui découragera les importuns. Le gardien de ton corps, au sens premier. Robertson doit avoir ça dans ses relations.

Jane Campbell acquiesce.

• Bonne idée. Il a raison votre ami. Quelques articles dans la presse, une émission de télévision, la notoriété, les amitiés deviennent soudain indéfectibles. Méfiez-vous.

Nigel range son matériel et dit quelques mots :

• Vous êtes un modèle parfait, idéal, naturelle comme peu de gens le sont. Merci, je suis très fier de participer à votre entrée dans le monde de la célébrité. Les images seront dans l’édition du week-end suivant celui qui vient. Vous êtes une belle personne.

Le photographe sort avec une partie de ses appareils.

• Il est avare de compliments d’habitude, ajoute Jane Campbell. Ecoutez, je vous remercie pour votre disponibilité, votre franchise. Je vous rappelle si j’ai oublié un aspect de votre personnalité, j’ai deux jours avant de boucler la rédaction. Merci à vous, Jean, vous repartez quand ?
• Je ne sais pas. Je viens d’arriver. J’ai quelques jours devant moi. Les évènements décideront.

Nigel est revenu, récupère ses sacs.

• A bientôt Irina, on se reverra, c’est certain.
• A plus tard, Jane, Nigel merci pour le compliment.

Jane Campbell et Nigel quittent la pièce et s’éloignent, remontant l’interminable couloir.

Jean et Irina, seuls pour la première fois depuis plusieurs heures, se regardent longuement.

• Tu t’en es bien sortie, j’en suis heureux.
• Etre soi n’a rien de compliqué. C’est un test que ce papier dans un journal respectable. Si les mots sont déformés, je saurais à quoi m’en tenir pour les autres. J’ai confiance. Le prochain coup de projecteur est une émission de télévision. Tu as regardé les comptes-rendus de la soirée d’hier ?
• Les tranches matinales radio-télés du matin mentionnent la soirée, développement dans les éditions du soir. Les quotidiens papier du matin te montrent en haut de l’escalier, au cours de ton discours, émue. Je dois avouer que tu es superbe. L’exposition intrigue, chacun y voit un message différent, je te passe les détails. L’image de toi, moi et Robertson, suscite les interrogations les plus saugrenues. L’avenir t’appartient, l’on peut résumer l’accueil par une attente curieuse.
• Ils ne vont pas être déçus. Là, je vais me reposer un peu. Tu m’accordes deux petites heures ?
• Ce que tu veux. Je suis le gardien du sommeil.

Irina s’allonge nonchalamment sur l’infâme canapé et s’endort de suite.

Jean Charbonneau pousse la porte en sortant, retourne dans l’appartement. Il a des nouvelles à prendre de New-York et de Robertson, qu’il doit rencontrer, si besoin est.

BONNE JOURNEE

BISES A TOUTES ET A TOUS