Le passager de CORMAC MAC CARTHY aux Ed de l'Olivier

Avis paru dans BABELIO

L'auteur est un monument de la littérature américaine. A cet égard, le lecteur attend l'excellence. Quand il ne l'a pas, il est déçu, comme un film moyen de Woody Allen ou des frères Coen. Justement, le point de jonction se trouverait peut-être dans l'adaptation cinématographique, meilleure que le livre. Ici, on pourrait se demander si une lecture cinéma ne serait pas un plus pour ce roman un peu foutraque. Un élagage narratif, les incrustations en italique par exemple, ne serait pas superflu. Je ne suis pas éditeur. Il semble que l'éditeur (rice), impressionné par l'homme MacCarthy, son grand âge et son aura, n'a pas osé dire à ce monsieur qu'un personnage d'entrée mérite mieux qu'une disparition définitive, que les nageoires ne sont pas un élément décoratif qui désarçonne le lecteur, que les digressions interminables sur la physique quantique et la théorie des particules, s'il montre la parfaite maîtrise intellectuelle de l'auteur, n'en sont pas moins longuettes.
Kennedy a déjà été disséqué maintes fois. Qui vient-il hanter, quel symbole est-il censé représenter ?
Je me suis posé maintes questions en lisant ce livre, de l'influence (?) de Thomas Pynchon par moments, dans les digressions ou de James Ellroy, dans les scènes avec les enquêteurs, la fuite vers l'Idaho nous plonge dans Harrison.
Il est en bonne compagnie.
Un cinéaste doit s'attaquer à ce pavé, le héros est complexe, un acteur comme Joaquim Phoenix s'y frotterait volontiers.
Voilà, je vais voir maintenant du côté de Marie-Hélène Lafon...
Livre à lire assurément si vous avez du temps.