Ersatz / Il est 7h44 le 6 Juin 2023

Nino Ferrer : Le Sud - 1975

https://www.youtube.com/watch?v=FgxwKEuy-pM

Un vieux tube, pour changer... Des amis m'ont fait remarquer un jour que la musique ne s'arrêtait pas en 1975, clin d'oeil à mes choix musicaux. Nous sommes d'accord, la tendance étant toutefois à une fascination pour la période pop-rock jusqu'en 85, histoire d'élargir le champ temporel.

Il va de soi que les artistes d'un temps donné sont influencés par celles et ceux qui précèdent, quel que soit le mode d'expression. Toute génération spontanée ou prétendue telle relève de la vanité la plus absurde. Les racines de la musique classique s'enfoncent profondément dans le moyen-âge, les notes de clavecin d'un Bach ou d'un Mozart ont un lien de parenté avec les ritournelles des ménestrels qui hantaient les cours royales quelques siècles plus tôt. Mais je dis peut-être des bêtises.

J'écris, j'essaie d'aligner des mots censés raconter une histoire. Je ne sors pas de nulle part. J'ai lu quelques fictions, vu quelques films ou séries. Il me reste en mémoire, conscientes ou subliminales, des bribes, morceaux détachés de leur contexte qui, mis bout à bout, vont donner un patchwork plus ou moins heureux. Les versions originales des inspirations d'aujourd'hui sont mille fois plus authentiques que leurs succédanés ânonnés lors d'émissions de télé-crochet à vocation de mise sur le marché de mâles bêlants ou de potiches à perruques oxygénées. 

Je me souviens du syndrome "Edith Piaf", qui démarra avec Mireille Mathieu pour se poursuivre avec Patricia Kaas, Lara Fabian et terminer avec Céline Dion, au succès aussi planétaire qu'incompréhensible. Aux USA, il y eût Mariah Carey, pâle imitation de Barbara Streisand et d'autres dont j'ai oublié le nom.

Voilà, c'est dit. J'oublie la dimension mythique qui, hélas, aujourd'hui, ne peut prendre son envol sans l'aval des services marketing, tuant dans l'oeuf toute irrationalité propre à la création artistique. Le mot "Culte" accolé à la moindre création au bout de trois mois d'existence ridiculise, sans qu'elle ou il le sache, la bouillie sonore dont il est question.

Nous avons atteint des sommets lors des funérailles de Johnny Halliday qui rappelait, par l'ampleur, celles de Victor Hugo en 1885.

L'hommage d'une nation à son grand homme reflète assez bien l'époque.