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29 Aug

Stella Maris de CORMAC MAC CARTHY aux Ed de l'Olivier

Publié par gilles cochet  - Catégories :  #LIVRES

Avis paru dans BABELIO

Après "Le passager", ce livre précède dans la chronologie narrative le premier cité. Il est paru après par un de ces mystères que seul l'auteur, disparu depuis, aurait pu résoudre. Les réponses sont dans les questions, et inversement. A la fin de la lecture, s'éclaircissent certaines zones d'ombre du premier paru. Le jeu des allers-retours entre les deux ouvrages est permanent, les créatures fantasmées (comment le dire ?) trouvent un sens dans l'esprit encombré d'Alice, héroïne exceptionnelle, hors norme. Quelqu'un comme elle existe-t-il dans la vie réelle, dans ces contours indistincts, dans ce jeu théorique et conceptuel . Les passerelles permanentes et changeantes sont autant de cul de sac dans lesquels elle nous entraîne. Les neuf séances de psychanalyse tombent parfois dans les redites, avec une impression de déjà lu, écho du premier roman paru. L'osmose entre le frère et la soeur se dessine au fur et à mesure de la lecture des séances, donnant la clé des comportements du grand frère, l'aveu de l'amour impossible semble difficile à transcrire, tant le tabou est difficile à briser. L'intellectualité de haute volée, refuge facile, loin des vrais problèmes psychiques évoqués, d'un affect dévasté, donne libre cours à de folles démonstrations mathématiques, noyant le poisson en des digressions parfois un peu longuettes. Notre culture de la science ultime en sort enrichi, sans nul doute. Le but est l'évitement. Eluder par des distorsions parvient de temps à autre à déstabiliser le psychanalyse, aguerri toutefois à ces manoeuvres. On le sent agacé par moments par ces enfantillages par la surdouée monstrueuse qu'il a face à lui. Les portes s'ouvrent petit à petit, l'apprivoisement est en bonne voix, comme un dompteur devant le fauve dont il faut appréhender les automatismes comportementaux.
Alice est un fauve blessé, dont on ne sait si elle survivra à ses blessures. J'ai la réponse, ayant lu les deux ouvrages, je n'en dirai pas plus.
Accrochez-vous, c'est de la littérature à plusieurs degrés, costaude et dérangeante.
Merci à Cormac MacCarthy d'avoir laissé ce testament et bravo pour l'ensemble de vos écrits.
A lire, concentré sur le sujet.

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