Le chien des étoiles de DIMITRI ROUCHON-BORIE aux Ed Le Tripode
Avis paru dans BABELIO
Dans le démon de la colline aux loups, nous étions chez les pauvres. Ici aussi, une vision mythifiée nous entraîne dans le sillage de personnages dont on se pose la question de l'origine tant leur présentation les relie plus à un monde cauchemardé qu'à un milieu social déterminé. La transcendance habite le livre de bout en bout, seul chance pour les personnages de survivre, de rester en vie. Ils ne sont qu'en état de souffrance, de tentatives répétées de compréhension, abandonnant tout espoir dans la fabrication de chimères, d'un double pour chacun d'entre eux. Le géant protecteur, l'enfant-tueur, le désir personnifié vont sur les routes, provoquent par leur simple présence interrogations, envies et viles exploitations. Le trio n'a pas d'avenir que celui que la providence veut bien lui soustraire, tel le bol d'eau dans le désert. La cour des miracles est leur univers, le langage des corps parle pour eux. La distorsion parfois repérée entre le phrasé de leur discours et leur condition sonne parfois comme une artificialité, un ajout inutile. Le prix à payer pour une liberté introuvable n'est pas une surprise, l'allégorie et le réconfort adoucissent en leur temps une existence vouée au mépris et à la damnation.
Du même registre que le précédent, dont on retrouve un clin d'oeil dans le final.
Noir, c'est vraiment noir, au delà du désespoir, il n'y a que les étoiles...