Naples San Martino-Vomero Il est 8h29 le 30 janvier 2024

Gioachino Rossini - The Barber of Seville - Overture

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La suite nous fait prendre le funiculaire vers la colline du Vomero afin d'admirer la vue que tout le monde connaît. La météo est radieuse et nous avec. Un monastère, le San Martino surplombe la baie, lui-même dominé par une construction militaire qui permet d'avoir un panorama à 360 degrés via une terrasse très ventée. La ville s'étend de part et d'autre. L'on aperçoit l'île de Capri à quelques encablures et les îles d'Ischia, de Procida sur la droite. Le Vésuve domine bien évidemment le tout, monstre endormi, considéré comme très dangereux car de nature explosive, contrairement à d'autres qui laissent échapper des coulées de lave, comme à La Réunion, spectaculaire mais prévisible. Pompéï et Herculanum furent figés pour l'éternité par des nuées ardentes, surprenant les habitants dans les gestes de la vie quotidienne, spectaculaires postures terriblement mortifères.

Rien de tel aujourd'hui, tout est calme. La taille de ces édifices est ici aussi démesurée. Les couloirs de la résidence du 18ème siècle, propriété alors des Bourbons, rattachés à la cour d'Espagne, vont de patios en terrasses et de cloîtres en sombres cavités, transformées en autant de salles d'expositions. L'on y voit notamment des crèches, dont j'ai déjà parlé, ainsi que des figurines en argile, tradition datant du 16ème siècle. La finesse de l'expression de personnages tirés de la vie réelle est telle l'on attend presque qu'ils vous parlent, qu'ils se mettent à bouger sous vos yeux ébahis.

C'est une des surprises pour moi que m'a réservé la ville. Les marchands ne s'y trompent pas dans le Centro historico. Les ateliers et les boutiques proposent des scènes de rue reconstituées mais je l'ai déjà mentionné.

Je n'ai pas la compétence d'un historien de l'art, loin s'en faut.  Je note toutefois la quantité de tableaux exposés dans les différents établissements visités, représentant des scènes religieuses mais aussi le portrait de personnages importants, ou qui se piquaient de l'être. La photographie n'existait pas, et se faire représenter pour la postérité assurait une renommée par delà une existence qui pouvait s'avérer courte, l'espérance de vie n'étant pas aussi longue qu'aujourd'hui. D'autres aspects de la vie quotidienne sont gommés dans les visites de ces somptueux édifices, à noter par exemple, l'éclairage, le chauffage, l'hygiène corporelle et la conservation des aliments. Je pense à tout cela à Naples car cette ville grouillante de vie appelle les sens en éveil et crée des représentations au sein de ses ruelles, encore très proches de l'urbanisme des siècles passées. Il est simple, ici plus qu'ailleurs, de se projeter trois siècles en arrière, dans la foule se pressant dans les venelles trop étroites, sombres, coupe-gorge, on peut l'imaginer aisément.

Demain, nous remonterons le temps, il y a deux mille ans environ.

Bonne journée

Bises à toutes et à tous