Naples / Il est 7 h le 6 février 2024

Rossini, La gazza ladra (Ouverture)

https://www.youtube.com/watch?v=UjDXNqG0Deg

Naples encore et ses multiples visages architecturaux donnent le tournis. Les plafonds peints de San Lorenzo de Maggiore (sous réserve) se trouvent dans une salle improbable ouverte, à l'utilité quotidienne, quelques rangées de chaises, un pupitre témoignent de l'attribution basique d'un ancien lieu de culte sous lequel se trouve une ville romaine de l'ancien Empire, mise au jour, aménagée en lieu de promenade avec les légendes guidant le visiteur en sous-sol.

Dans cette rue transversale, Pio Monte della Misericordia offre aux regards une oeuvre du Caravage derrière l'autel, Un cloître plus loin vous permet d'accéder à un musée sis dans ce qui fut un lieu de résidence royal, le tout surmonté à l'étage supérieur d'une bibliothèque richement dotée. C'est ainsi que se passent les visites à Naples, dans la pièce sombre se découvre une crèche de la vie napolitaine, aux multiples métiers, la mise en lumière à la minuterie facétieuse peut agacer, puis apaiser devant le spectacle reconstitué.

Polichinelle et sa statuaire vous narguent au coin d'une ruelle, caressez-lui le nez, le bonheur est acquis par la grimace du clown, que l'on verrait facilement vous faire de l'oeil, ce qui est le cas du portrait de Sophia Loren peint sur le mur d'en face, non loin d'une énième figure de Maradona.

Une Joconde en costume vous salue au passage avant que vous ne vous plongiez dans les ruelles du Quartier espagnol dont je montrerai demain quelques fresques étonnantes, art de la rue ici pleinement assumé et riche d'une culture aux passerelles innombrables.

Rossini, encore avec l'ouverture de "La pie voleuse", célébrissime tube de musique classique, mille fois utilisée, que dis-je, pillée pour d'obscures raisons mercantiles.

Je jette un oeil sur le journal numérique et lis :

"Le point sur la guerre Israël-Hamas", effarante banalisation d'une horreur absolue.

Les petites combines du pouvoir sont en première page, nouvelles nominations de sous-ministres dont on nous dit que le cap à droite est acté. Ah bon ? Ils raclent les fonds de tiroirs où siègent d'obscurs apparatchiks bavant devant leur strapontin tant convoité.

Rien ne change me dis-je en évoquant les couloirs interminables des palais napolitains dans lesquels les mêmes palabres généraient les mêmes attentes de serviteurs zélés en quête de faveurs du prince en cours, non élus à l'époque, mais cela ne change rien à l'affaire, la veulerie et l'obséquiosité auront toujours leurs porte-étendards.

" Il est huit-or, Monseign-or...

- Il en manque une !

- Vous êtes s-or ?

- Tout à fait s-or "

Là il est sept-or sur ma pendule murale.

Je vous souhaite une bonne journée.

Bises à toutes et tous