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18 Mar

Cap au Sud / Islande 3 / Il est 8h42 le 18 mars 2024

Publié par gilles cochet  - Catégories :  #VOYAGE

Cap au Sud / Islande 3 / Il est 8h42 le 18 mars 2024
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Le réveil suite à la sieste automobile évoquée hier fut laborieux. J'étais en pleine montagne, dans les nuages. J'entamais la descente vers la côte Sud. Je dois mentionner au passage l'existence d'une autre curiosité dans un fjord voisin, visité lors de mon voyage suivant , en 2016 :

Fatkrudsfjordur est un village situé dans un fjord situé plus au sud, le troisième pour être plus précis. Il y avait au début du vingtième siècle un port dédié à la pêche baleinière, un refuge serait le terme le plus juste. L'armement des goélettes était français, les marins aussi, bretons pour la plupart. Je vous ai montré un cimetière, plus exactement des croix, sur un promontoire face à la mer, hommage reconstitué des nombreuses victimes de la pêche à la morue, dont les conditions de travail s'apparentaient à de l'esclavage, et encore, si l'on songe à l'hygiène, les esclaves représentaient un capital dont il fallait prendre soin. Rien de tel ici, loin de tout, les soins aux victimes de la tuberculose, du scorbut et des blessures non soignées étaient inexistants. Un hôpital fut créé, tenu par un médecin et une sœur, l’Église distribuant ses bons offices. En résumé, cet hôpital fut repris en main par le ministère de la marine française vers 1907 avec l'envoi d'une infirmière (paimpolaise), et l'ajout d'un autre médecin, L’Église fut éjectée du lieu. L'hôpital d'aujourd'hui est un musée, remonté de l'autre côté du fjord, qui donne à voir les différents éléments liés aux conditions de vie (ou de survie) de ces marins français. Les Islandais, peu nombreux dans ce coin reculé, travaillaient à l'intérieur des terres, fermiers, ou manutentionnaires sur le port. La cohabitation n'allait pas sans heurts si nous (Français) nous avisions d'être trop colonialiste dans nos comportements . 

" A Islande" raconte l'histoire de ce bout du monde, fiction inspirée de cet épisode et des conditions de vie des forçats de la mer. Le roman est de Ian Manook aux Ed Paulsen.

Sur le plan pratique, ce fjord est d'un accès facile, sauf que si l'on poursuit sa route vers le Sud, il faut longer la côte, monter et redescendre les entrées des deux fjords suivants avant de rejoindre la Ring Road num un, ce qui nous fait quelques kilomètres, dans un décor totalement vide d'habitations. Vous avez compris que la solitude ici est une donnée objective non négociable. Un peu plus bas sur la carte, une langue de sable sur laquelle un chemin a été aménagé mène à un estaminet improbable dont je montrerai les images demain. Le site est remarquable, presqu'île qui tourne le dos à la montagne située juste derrière, au pied de laquelle subsiste un décor de cinéma reproduisant une implantation viking. L'attrait touristique se trouve dans ce lieu, isolé. Nous sommes allés voir cette construction, faux-semblant en piteux état, les éléments s'acharnent sur un bâti éphémère, dont je ne suis pas sûr qu'il subsiste encore à ce jour. Le bar était sympa, et les muffins de la dame d'excellente tenue.

A demain, si vous voulez bien.

Bises

P.S : La chanson du jour date de 2018, la jeune femme chante de son filet de voix sur une mélodie qui me plaît ce matin.

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