Grenoble Saint-Brieuc, cap à l'Ouest
Rien d'original dans la démarche mais, la retraite approchant, je m'en retourne au pays. C'est l'expression consacrée. Il reste quelques mois avant la fin de ma vie professionnelle et nous avons acheté une maison en Bretagne.
Pas une résidence secondaire, comme je l'entends dire ici, non, une résidence principale près de la mer, en ville et au calme. Il y aura un changement de rythme certain, passer d'une métropole régionale, en activité, à une petite ville de province, en retraite, c'est un challenge à l'envers, de l'autoroute à la départementale, adapter son environnement à son rythme biologique où est-ce l'inverse ? Je me pose la question. Mais chaque matin, j'ai la réponse quand je me lève, je regarde mon agenda, double page hebdomadaire et ses obligations diverses, je soupire en prenant mon café, non, vraiment, il est temps que ça s'arrête.
Curieuse alchimie que celle du corps humain qui se rappelle à vous. L'esprit en alerte, l'envie d'avoir envie se heurte à une lassitude organique, pas de maux pathologiques, juste des sensations, les muscles ankylosés par une nuit de sommeil profond, une vague névralgie due à une digestion difficile, la gourmandise en question, une respiration qui laisse à désirer, souvenir de trente années de tabagie. Je suis vivant, aucun doute, le check-up du matin est juste plus long à établir. Une priorité s'installe au fil des jours ; se faire plaisir avant toute autre chose, voir les gens que l'on aime, évacuer les importuns, s'affranchir des modes, aller à l'essentiel.
Le temps perdu ne se rattrape jamais, je commence à percevoir réellement cette évidence.
Carpe diem