Désenclavement de Laurenan, vestige du monde d'hier

Comme diraient certains, l'auto, c'était avant...

Ici, on aimerait assez que ce soit le cas mais faute de transport collectif, chacun prend sa voiture, le vélo, pour les plus jeunes ou les plus courageux. Le quotidien tourne autour de cette difficulté à satisfaire le moindre besoin, à surveiller le niveau du frigo, à ne pas oublier la liste des courses et à regrouper le rv médecin, le Super U, le Point vert au cas où et surveiller les heures d'ouverture de la pharmacie, je connais, un peu bête de faire quinze kilomètres de plus pour trouver un Doliprane parce que vous avez un mal de tête de tous les diables.

J'ai lu que les quelques kilomètres de 2 voies ( en allant vers Rennes) sur la rn 164 vont passer en 2x2 voies d'ici 2023. Les travaux d'emprise vont démarrer d'ici peu entre Trémorel et Merdrignac dans un premier temps et ensuite entre Merdrignac et Goméné, 5 plus 4, les neuf kilomètres à deux chaussées séparées qui manquaient pour rejoindre la capitale bretonne en toute sécurité. Je repense à des discours fort lointains ayant trait au "plan routier breton" censé dynamiser le Centre Bretagne en le désenclavant, terme barbare littéralement foulé aux pieds par plusieurs générations de personnel politique de tous bords, accélérant par son inertie un exode rural déjà fort avancé et qui n'avait pas besoin de ça pour vider les campagnes bretonnes, le jacobinisme ambiant légitimant toute cette incurie.

Je dois avouer que j'ai éprouvé une certaine appréhension en écoutant certains édiles locaux parlant du moyen de transport automobile comme faisant partie du passé et que les priorités d'investissement se devaient d'anticiper sur la disparition inéluctable des moyens de transport à énergie fossile, les routes étant le symbole de ce gâchis énergétique. Nous l'avons échapper belle. Pour ces belles âmes, j'ai un combat que j'aimerais voir mener : Je connus dans ma prime jeunesse une voie de chemin de fer, à vapeur, dont le tracé sert aujourd'hui aux randonneurs, vttistes et autres cavaliers. C'est un axe viabilisé sur lequel j'ai lu un rapport technique (simplifié) dans lequel il était dit qu'il était tout à fait possible de le remettre en état afin de lui rendre son utilisation initiale. Nous avons une gare à Laurenan, en vente me semble-t-il . Je me promenai l'autre jour avec mon chien dans l'enceinte de ladite gare et, en repartant, je pris la voie d'accès vers la route principale et, tout en marchant, je regardai l'ensemble et me disais que cela aurait de la gueule de voir les gens débarquer ici et prendre ce chemin.

Tu es un rêveur, mon pauvre, me dis-je en moi-même mais ça ne coûte rien.

Voilà un combat écologiquement correct, dans l'air du temps mais...j'ai comme un doute, est-il politiquement porteur ?

Image : une gare désaffectée dans l'outback australien.