Laurenan dans le ciel
Je vais radoter une fois de plus, comme me le disent mes ami(e)s mais ce n'est pas grave. Le village que j'évoque dans le papier précédent n'existe plus que dans mes souvenirs d'enfance. J'en ai assez gros "sur la patate", comme on dit, de m'être fourvoyé à ce point, d'avoir confondu les gens d'aujourd'hui, fort sympathiques au demeurant, avec l'image de ceux qui ne sont plus de ce monde, la représentation que mon imaginaire d'enfant fabriquait à l'époque s'est heurté à la réalité des relations entre adultes d'aujourd'hui, adulte que je suis censé être, que j'étais avant de revenir sur les terres qui abritent mes racines, adulte que j'ai laissé à l'entrée du village en lui disant : Reste là, je reviens, ne foule pas les chemins de mes rêves de gamin, tu pourrais les blesser, personne ne comprendrait.
Il ne m'a pas écouté, il est venu, l'adulte, a tué l'enfant, a cassé le fruit de son imaginaire, les jouets d'avant se sont éparpillés sur des terrains de jeu aujourd'hui disparus, s'est vengé sur les acteurs (rices) sincères d'un territoire qui ne lui appartenait plus.
Le village que j'aimais est quelque part, comme un château dans le ciel, Monsieur Miyazaki, je vous dis merci pour l'image, Laurenan dans le ciel, cela sonne pas mal.
All things must passed...
Image : Manhattan bridge, New-York, Octobre 2018