Le boomerang écologique, nous sommes le jeudi 2 Juillet, il est 19h40, attention les doigts.

Les années qui suivent vont donner lieu à quelques étalages de contradictions dans les discours sur le thème majeur, à savoir le réchauffement climatique et ses conséquences. J'appliquerai un mot, majeur à mon humble avis, au comportement d'édiles autorisés à nous guider : schizophrénie.

Il me semble que l'occidental lambda, vous et moi, a une responsabilité collective écrasante sur l'état actuel de la planète. Nous devons notre richesse et notre bien-être, quoiqu'en pensent certains, au pillage des ressources de la Terre depuis environ trois siècles. Tant que nous étions les seuls, peu nombreux il est vrai, nous n'étions pas plus conscients que ça des dégâts occasionnés, ceux-ci peu visibles comme la poussière que l'on balaie sous le tapis. Depuis une trentaine d'années, nous prenons conscience que nous ne sommes plus seuls à frapper à la porte du consumérisme, que nous taxons tout à coup de tous les maux, obsolescence, made in china, délocalisation, chômage industriel et bang, le boomerang nous est revenu, sous la forme de porte-conteneurs chargés jusqu'à la gueule de marchandises diverses, et les avions qui suivent sont pleins de...chinois qui ont la permission de sortir ! Cette concomitance entre les effets délétères du consumérisme de masse et sa perception par nos sens en alerte, cette prise de conscience sensorielle s'accompagne de jugements de valeur sur la consommation pour le moins radicaux, surtout brutaux dans leur apparition. C'est devenu insupportable en effet parce que nous sommes beaucoup plus nombreux, les chinois, les indiens (d'Inde) achètent des voitures, de l'électroménager, là où avant, ils se déplaçaient en vélo et lavaient leur linge à la main. Ca ne nous dérangeaient pas trop qu'elles lavent leur linge à la main quand nous nous équipions en lave-linge. Et vous voudriez que toutes ces femmes se privent de ce qui a "libéré" la gent féminine occidentale dans les années 50 et 60 ? Ce n'est pas très gentil, surtout très injuste car c'est NOUS qui avons montré le chemin, établi le modèle, paradigme très bien intégré, amélioré et ce n'est pas fini, hélas pour la planète.

Le moralisme écologique que je sens monter chez nos amis "verts" me gêne un peu quand on songe qu'elles et ils ont été élevés dans cette abondance de biens, ne connaissant pas le lavage du linge à la main ou la nécessité du vélo pour aller à l'usine. Elles et ils ne connaissent pas le lavoir municipal ou les embouteillages de vélos ( vu en Chine en 1992). Le progrès, dit une pub, ne vaut que s'il est partagé par tous. C'était un progrès, ça y est il est partagé par -presque-tous mais... non, ce n'est plus possible, dit Greta, arrêtez tout.

Je suis d'accord sur le constat, il fallait juste y penser avant, construire, non des expériences inapplicables à grande échelle, microcosmes locaux pour babas égarés, mais une utopie sociétale réalisable, avec ses tenants et ses aboutissants, à l'échelle d'un pays ou d'un continent. Nous n'en serions pas là à crier au feu, il est trop tard, je le crains pour dire à ceux qui viennent de goûter à la friandise consumériste, que ce n'est pas bon pour eux et pour nous, surtout pour nous. L'ethnocentrisme nous pousse sans aucune honte à donner des leçons au monde entier, le boomerang est sur le chemin du retour, gare à vos doigts si vous tenter de l'attraper, il est tranchant.

Bonne soirée

Bises

Image : Tableau / Musée de Palm Springs / Californie / 2017