Street art / Juin 2016 / GRENOBLE / Il est 07h40, nous sommes le 8 Mars 2021

Je n'ai pas mis les noms des artistes, les oeuvres exposées ici sont le début d'une démarche officialisée depuis par la municipalité de Grenoble. La transformation des arts de la rue en art officiel professionnalise ce mode d'expression, les oeuvres gagnent en maîtrise technique ce qu'elles perdent en spontanéité. Elles s'intègrent dans le paysage urbain, là où auparavant, les graffeurs se faisaient alpaguer par la maréchaussée. Quand le rock est apparu dans les années cinquante, Elvis Presley, Chuck Berry et d'autres passaient pour de dangereux dépravés donnant le mauvais exemple à la jeunesse d'alors, que dire de la fin des années soixante de groupes qui aujourd'hui seraient condamnés pour outrage aux bonnes moeurs. La récupération de moyens d'expression potentiellement contestataires permet à certains artistes de vivre, à d'autres, celles et ceux qui refusent, de se draper dans une attitude d'artiste maudit ou incompris. L'art est un marché dans lequel les ficelles un peu grosses de l'argent facile, spéculation, artificialisation de l'effet-mode, détruisent pour beaucoup la naïveté et la sincérité nécessaire à une activité humaine basée sur une sensibilité exacerbée. La marge est étroite entre le désir de reconnaissance et une créativité par nature désintéressée, c'est dans cette espace que se joue l'avenir de l'expression artistique.

Le marketing, plaie ouverte de notre civilisation, a, depuis Andy Warhol, été démasqué et ne trompe plus personne, elle donne aujourd'hui, en amont, à manger à celles et ceux chargés d'en dénoncer les effets pervers.

La messe est dite depuis longtemps.

Bises