Match point / Il est 8h09 le 27 décembre 2022

De 16h40 à 17h10, petite balade à la pointe du Roselier. Je compte le temps de visionnage du panorama grand ouvert en cette fin d'après-midi et sa lumière rasante. Un quart d'heure en voiture depuis l'appartement, due à un embouteillage, étonnant à cette heure, sur la voie rapide. Après nos agapes " 24 heures plus tard ", le passage du père Noël, très disponible puisque ce fut une visite rien que pour nous, nous sommes sortis prendre l'air. Par chance, la marée basse nous offre son camaïeu de reflets argentés et de bancs de sable. Le drapé des vaguelettes laisse imaginer une main invisible sous-marine recouvrant délicatement les langues de sable dénudées. L'imagination, quand on la laisse libre, vous ouvre des mondes insoupçonnées, comme la vie en règle générale. Ce n'est que la marée montante dans la baie de Saint-Brieuc. Certes, les rencontres fortuites et leur hasard n'accouchent en général que de conversations sur l'air du temps, banalités convenues du jeu de relations humaines encadrées de mille pare-feux. Je ne saurais dire si le hasard existe, a posteriori, l'on découvre les vertus supposés de celui-ci, une fois tous les possibles passés en revue. Le temps ne joue pas en sa faveur, l'antériorité et sa légitimité balaient d'un revers de mémoire les champs de liberté entr'aperçus l'espace d'un moment d'égarement. Le hasard est accompagné de sa soeur jumelle, la nécessité, qui veille au grain. Le petit dernier, très remuant, tire sur le bas du pull de sa soeur aînée : Laisse-le tranquille, quelle rabat-joie, celle-là ! Il jette un regard complice à son grand frère :

- C'est bon, on va y arriver dit-il dans un sourire qui se veut contagieux. Les enfants ne calculent pas.

Petite fable de bon matin sur les fragiles équilibres de nos relations ... de circonstances ou plus si affinités.

La bague tombe dans le fleuve et c'en est fini de l'ascension sociale du parvenu. La référence n'aura échappé à personne, enfin, à personne de ma connaissance.

Dans la série d'articles sur la mémoire, il est question de la transmission d'un patrimoine génétique lié à la souffrance des générations précédentes. La circonspection est de rigueur tant est que les interprétations et exploitations des malheurs d'autrui peuvent engendrer la perte d'illusions sur un supposé libre arbitre. J'ai une phobie quelconque qui serait née d'un traumatisme de mon grand-père survenu pendant la guerre. Mes deux grands-pères biologiques ont fait la guerre, la première du 20ème siècle, au feu. Blessé gravement pour l'un, vivant et entier pour l'autre mais tous les deux ont vécu l'enfer des tranchées. Nous avons toutes et tous des peurs ou des joies dont nous ne nous expliquons pas la provenance. L'article ne donne pas de réponse, ce n'est pas le propos. Il est urgent dans ce domaine, de rester prudent. J'ai une phobie des araignées, ou des asticots (j'en connais), pourquoi ? Parce que c'est juste " dégueulasse " pour parler crûment.

Bonne journée

Bises